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L’éosinopénie est-elle un facteur de mauvais pronostic au cours d’une infection au COVID-19 ? - 25/12/21

Doi : 10.1016/j.rmra.2021.11.226 
A. Saidani , S. Abid, Z. Hamza, A. Bougherriou, S. Msaad, N. Bahloul
 Service de pneumologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les polynucléaires éosinophiles (PNE) sont considérées comme des cellules immunitaires importantes dans un processus inflammatoire conférant à l’hôte une protection contre des pathogènes multiples. Plusieurs équipes ont remarqué la présence d’une éosinopénie au cours des infections COVID-19. L’objectif de notre étude est de déterminer la valeur pronostique du taux des éosinophiles au cours de ces infections.

Méthodes

Étude rétrospective réalisée au service de pneumologie de Sfax, Tunisie entre octobre 2020 et juillet 2021 colligeant 314 patients infectés par le COVID-19 hospitalisés dans notre service. Les patients ont été divisés en 2 groupes, G1 : patients ayant une éosinopénie (PNE<40 éléments/mm3), G2 : patients sans éosinopénie (PNE40 éléments/mm3). Nous avons comparé les résultats cliniques, radiologiques et évolutives des 2 groupes.

Résultats

Nous avons inclus 314 patients. L’âge moyen était de 65,97 ans±16,42 ans. La majorité des patients avait une éosinopénie (G1, n=261 soit 83,1 %). Il n’y avait pas de différence significative entre l’âge moyen des 2 groupes (G1 : 65,65 ans contre G2 : 67,67 ans ; p>0,05). Il n’y avait pas de différence significative entre les sex-ratio des 2 groupes (G1 : sex-ratio=1,3, G2 : sex-ratio=1,6, p>0,05). Le diabète était significativement plus fréquemment trouvé chez les patients sans éosinopénie (G1 : 35 % de patients diabétiques contre G2 : 50 % de patients diabétiques, p=0,041). Il n’y avait pas de différence significative entre la prévalence d’hypertension artérielle entre les 2 groupes (G1 : 42 % contre G2 : 39,62 %, p>0,05). Il n’y avait pas de différence significative entre la sévérité de l’atteinte parenchymateuse de la pneumopathie COVID-19 entre les 2 groupes. (Une atteinte sévère a été trouvé dans 45 % des patients de G1 contre 48,7 % de G2, p>0,05). On a noté que l’évolution était significativement plus favorable avec des formes moins sévères ne nécessitant pas un séjour en réanimation pour les patients appartenant au G2 (G1 : 72,3 % patients ayant une évolution favorable contre G2 : 75 % patients ayant une évolution favorable, p=0,043). On a remarqué de plus que le taux de décès était significativement plus important dans le G1 que dans le G2 (G1 : 29 % de décès contre G2 : 25 % de décès, p<0,01).

Conclusion

Il semble que le taux des éosinophiles dans le sang peut être un indicateur efficace pour l’évaluation du pronostic des patients COVID-19. L’éosinopénie est fréquente au cours de ces infections et elle est de plus mauvais pronostic.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2021  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 14 - N° 1

P. 145 - janvier 2022 Retour au numéro
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