La ventilation non invasive (VNI) est actuellement considérée comme une approche alternative dans la gestion ventilatoire du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) chez les patients COVID-19. Évaluer la faisabilité et l’efficacité de la (VNI) dans la stratégie ventilatoire des patients atteints de COVID-19 nécessitant une admission en unité de soins intensifs.
Étude rétrospective incluant les patients admis pour prise en charge d’une pneumonie secondaire au Sars-Cov2 confirmée avec un rapport P/F inférieur à 300. La VNI était le support ventilatoire initial avec les paramètres suivants : FiO2 pour un objectif de saturation≥92 % ; AI : 8–10 et PEP : 6–10, 3 séances par jour avec une durée totale de 18h/24h. L’étude s’est déroulée au service de réanimation de l’hôpital régional de Zaghouan (Tunisie) du 1er novembre 2020 au 31 juillet 2021. L’échec de la VNI était défini par le recours à l’intubation.
Durant la période d’étude, 170 patients répondaient aux critères d’inclusion. L’âge moyen était de 56±11,7 ans avec un sex-ratio de 1,54. Quatre-vingt patients étaient obèses. Les scores moyens IGSII et APACHEII étaient de 29,4±8 et 10±4 respectivement. Les comorbidités les plus fréquentes étaient : le diabète (40 %) et l’hypertension artérielle (33 %). Le délai entre l’apparition des symptômes et l’admission en réanimation était de 8±3,4jours. Le rapport P/F à l’admission était 135±60. Le SDRA était classé sévère chez 56 patients, moyen chez 95 patients et léger chez 17 patients. Le décubitus ventral était pratiqué chez 118 patients. L’étendue des lésions était supérieure à 50 % du parenchyme pulmonaire chez 88 % des patients. Une surinfection bactérienne était documentée chez 70 patients. Le recours à la ventilation mécanique était inévitable chez 70 patients. Le taux de mortalité était à 40 %. Dans une analyse univariée, l’échec de la VNI était associée de manière significative à une forme sévère du SDRA (p<0,05), l’étendue scannographique des lésions supérieure à 75 % (p=0,004), la non adhérence au décubitus ventral (p<0,05) et la surinfection bactérienne (p<0,05). Dans une analyse multivariée, deux facteurs indépendants prédictifs de l’échec de la VNI ont été trouvés : la sévérité de SDRA (OR : 11 [3,6–33] ; p<0,05) et la surinfection bactérienne (OR : 1,64[0,7–3,9] ; p=0,03).
Cette étude suggère l’efficacité et la faisabilité de la VNI chez les patients atteints de Covid-19. Elle est associée à une réduction du taux de l’intubation et de la mortalité globale.
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Publié par Elsevier Masson SAS.