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Impact de la pollution atmosphérique sur les exacerbations de broncho-pneumopathie chronique obstructive dans la Somme : étude BePoPi - 25/12/21

Doi : 10.1016/j.rmra.2021.11.036 
P. Leriche 1, , D. Basille 1, P. Desmettres 2, N. Benoit 3, N. Storme 1, S. Borne 3, P. Henriques 4, V. Jounieaux 1, C. Andrejak 1
1 Service de pneumologie, Amiens, France 
2 Atmo Hauts-de-France, Lille, France 
3 Clinique de l’Europe, Amiens, France 
4 Service des urgences, Amiens, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Le taux d’hospitalisation et de mortalité des patients porteurs de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est plus élevé dans la région Hauts-de-France, qui fait partie des régions les plus polluées. L’étude PolluBPCO menée en 2017 sur Amiens retrouvait une corrélation entre les pics de pollution et les pics d’exacerbations de BPCO. La composition des polluants atmosphériques étant variée, nous avons décidé d’évaluer spécifiquement l’impact de certains composants sur le risque d’exacerbations, en particulier les particules ultra fines (PUF), les métaux lourds et le black carbon (BC).

Méthodes

Nous avons réalisé une étude épidémiologique prospective observationnelle multicentrique en partenariat avec Atmo Hauts-de-France. Nous avons inclus tous les patients ayant une BPCO, se présentant aux urgences du CHU d’Amiens ou de la clinique de l’Europe (Amiens) pour exacerbation du 1er janvier au 31 décembre 2020. En parallèle, Atmo a mesuré les concentrations journalières en PUF, métaux lourds, BC, dioxyde d’azote (NO2), ozone (O3), particules en suspension PM10 et PM2,5.

Résultats

Au total 180 épisodes d’exacerbations de BPCO ont été inclus, ce qui correspond à 110 patients (âge moyen 67,1 ans). La majorité des exacerbations a mené à une hospitalisation. Deux pics d’exacerbation de BPCO ont été observés: mi-mars et mi-septembre. Les données d’Atmo ont montré que le territoire Amiénois a été peu pollué en 2020 : un seul épisode de pollution en PM10 fin mars et quelques épisodes de dépassements des seuils réglementaires pour les PM2,5. Les analyses statistiques ont confirmé qu’il existait un lien significatif entre les pics d’exacerbation de BPCO et l’augmentation des concentrations de certains métaux lourds : le manganèse, le césium, le fer, le vanadium, l’aluminium et le titane au seuil de 5% (p=0,0342). Pour les PUF, le BC et les autres métaux lourds, il n’existait pas de lien significatif. Néanmoins, une tendance était notée pour les molécules de moins de 50nm (manque de puissance compte-tenu de l’absence de données sur le mois de mars [mois avec augmentation globale des PM2,5]). La modélisation réalisée nous a permis de mettre en évidence des inégalités d’exposition des patients en rapport avec la géographie de leur domicile.

Conclusion

Cette étude est en faveur d’une corrélation entre la composition des polluants atmosphériques, notamment les concentrations de certains métaux lourds et les exacerbations de BPCO.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2021  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 14 - N° 1

P. 23-24 - janvier 2022 Retour au numéro
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