La prévalence globale de l’asthme au niveau national au Gabon est inconnue. Le but de ce travail était de déterminer la prévalence de l’asthme et la sensibilisation aux pneumallergènes standards chez les patients asthmatiques à Libreville.
Il s’agissait d’une étude transversale, rétrospective qui a consisté à l’analyse descriptive de 147 patients asthmatiques reçus en ambulatoire pour la première fois en milieu pneumologique au CHU de Libreville sur une période d’activité de 36 mois. La mesure du VEMS pré- et post-bronchodilatateur ainsi que les prick-tests ont été réalisés. Les extraits standardisés suivants étaient testés : Dermatophagoïdes pteronyssinus et farinae, phanères (chien et chat), les plantes vertes (Cynodon dactylon) et les moisissures (Alternaria).
Les asthmatiques représentaient 5,2 % des patients reçus en consultation pendant la période d’étude. Des 147 patients inclus, 87 (59,2 %) étaient de sexe féminin et 60 (40,8 %) de sexe masculin avec un âge moyen 30,5±17,8 ans et des extrêmes de 5 et 81 ans, résident en milieu urbain (61,2 %), et sans revenu (élèves/étudiants, sans-emploi) dans 50,7 %. L’asthme était associé à la rhinite allergique dans 74,8 %. Les pneumallergènes les plus fréquemment retrouvé étaient les acariens chez 80,0 % des patients, parmi lesquels 71,4 % des patients avaient des tests cutanés positifs à Dermatophagoïdes pteronyssinus. La sensibilisation au Cynodon dactylon a été retrouvée chez 4,2 % des patients. Les anomalies retrouvées à la spirométrie étaient un déficit ventilatoire obstructif complètement réversible chez 57,6 % (n=68) des patients, et distal chez 42,4 % (n=50) des patients. Le déficit était sévère dans 14,7 % (n=17) des cas.
La prévalence de l’asthme est relativement élevée dans notre contexte d’exercice. Le taux sensibilisation révélé chez nos patients est le témoin sans nul doute d’une forte pression allergénique exercée par l’environnement domestique.
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Publié par Elsevier Masson SAS.