Apport de la fibroscopie bronchique dans le diagnostic de la sarcoïdose médiastino-pulmonaire : étude de série de 64 malades - 12/01/23

La sarcoïdose est une maladie granulomateuse systémique avec une prédilection pour le poumon et les ganglions lymphatiques dans 90 % des cas. La fibroscopie bronchique occupe une place primordiale dans la stratégie diagnostique par la constatation des anomalies macroscopiques caractéristiques et la mise en évidence d’un granulome tuberculoïde à l’étude histologique des biopsies réalisées. À travers notre étude, nous vous proposons d’évaluer les aspects macroscopiques et la rentabilité des différents gestes per endoscopiques.

Notre étude est descriptive longitudinale et rétrospective, réalisée au sein du service de pneumologie de l’hôpital central de l’armée à Alger et concernant 64 malades diagnostiqués comme sarcoïdose médiastino-pulmonaire. La fibroscopie bronchique a été réalisée chez tous nos patients dans un but diagnostique.

Les anomalies endoscopiques macroscopiquement décelables étaient dominées par un aspect inflammatoire diffus de la muqueuse bronchique dans 83 % des cas et par un épaississement des éperons dans 81 % des cas. Les granulations blanchâtres ont été retrouvées dans près de 40 % des fibroscopies réalisées. Les aspects les plus rarissimes étaient la sténose endobronchiques dans 11 %, l’aspect pavimenteux caractéristiques dans 9 % et la compression extrinsèque dans moins de 8 % des cas. La biopsie bronchique a été réalisée chez 63 malades et elle était contributive au diagnostic dans 74,6 % des cas. Les anomalies endoscopiques les plus fréquentes étaient l’inflammation diffuse et l’épaississement des éperons dans plus de 80 % des cas. La biopsie transbronchique a été faite uniquement chez 4 malades, et elle était rentable dans 75 % des cas. Le lavage bronchioloalvéolaire a été fait dans 51,6 % des cas et dont la lymphocytose était l’anomalie la plus fréquente dans 72,7 % des cas.

La sarcoïdose est une pathologie mystérieuse avec un diagnostic délicat reposant sur un faisceau d’arguments. La présence d’un granulome tuberculoïde sans nécrose casseuse est une condition nécessaire mais non suffisante pour le diagnostic. La fibroscopie bronchique représente pour le pneumologue un outil diagnostique incontournable mais la rentabilité du ce geste va dépendre des anomalies constatées, du nombre de fragments de biopsie et de l’expérience de l’endoscopiste. Dans notre étude, la bronchoscopie était très rentable avec la mise en évidence du granulome non caséeux chez trois malades sur quatre.