Les comorbidités (CoM) sont fréquentes chez les malades atteints de BPCO admis pour une réadaptation respiratoire (RR). La conciliation des traitements médicamenteux (CTM) structure l’organisation de la prise en charge médicamenteuse du malade dans le parcours de soins.
Nous avons implanté la CTM chez les malades pour qui l’impact clinique des CoM était significatif selon les critères suivants : BPCO Gold 2-4, présence d’au moins 2 CoM et score d’Omachi simplifié (SOS)≥14 (le SOS [1Herer B, et al. Assessment of patients’ self-management after pulmonary rehabilitation using the COPD Helplessness test. DOI : 10.1183/13993003.congress-2019.PA681.
Cliquez ici pour aller à la section Références] évalue les compétences à gérer les ressources thérapeutiques). Au moins une CTM a été réalisée chez 41/57 (72 %) malades éligibles (25 CTM proactives, 20 CTM rétroactives, 4 malades avec 2 types de CTM).
Les caractéristiques des malades étaient (moyenne±écart-type ou médiane [intervalle de confiance à 95 %]) : 19/22 F/H porteurs de 3 [3–4] comorbidités ; âge=64±7 ans ; VEMS (% de la valeur prédite)=42 % [35 %–50 %] ; scores évalués : BODE=4±2 ; COPD Assessment test (CAT)=22±6 ; Hospital Anxiety Depression (HAD)=17±8 ; SOS=16 [15–17] ; proportion d’exacerbateurs fréquents (au moins 2 exacerbations l’année précédente, EF) : 14/41 (34 %). Les CoM les plus fréquentes étaient les pathologies cardiovasculaires (1–3 affections, proportion totale 90 %) et l’anxiodépression (46 %). Le test de marche de 6min (mètres, m) a varié après RR de 369±105m à 436±102m (p<0,0001). La durée de la CTM était de 130 [130–140] minutes. Le nombre de dénominations communes internationales (DCI) en début (DCID) et fin (DCIF) de RR était respectivement 11 [10–15] et 15 [14–17] (p<0,0001). Le nombre de DCIF était corrélé positivement avec HAD (r=0,35, p=0,02) mais pas avec BODE et CAT. Le total des lignes de prescription était 778 dont 53 % ont été poursuivies (LP), 15 % ajoutées, 15 % modifiées, 8 % arrêtées, 5 % suspendues, 4 % substituées. Chez les EF, le nombre de LP était 10±4 contre 7±3 chez les autres malades (p=0,006). Les divergences intentionnelles (DI, traçables dans le dossier médical) et non intentionnelles (DNI, erreurs thérapeutiques) étaient respectivement au nombre de 101 et 88. Les DNI étaient surtout dues à des omissions (51 %, phytothérapie : 6 %) et des erreurs de posologie (28 %).
La CTM est utile chez les BPCO multimorbides et paraît y favoriser plus la détection d’erreurs thérapeutiques que la diminution des lignes de prescription. Elle rend compte du fardeau thérapeutique supplémentaire représenté par les CoM et s’inscrit dans le projet multidisciplinaire de la RR.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2022
Publié par Elsevier Masson SAS.