La réadaptation respiratoire (RR) a démontré son efficacité dans la prise en charge des pathologies et/ou des symptômes respiratoires chroniques. Aussi pour répondre à la diversité des besoins, les kinésithérapeutes libéraux sont davantage sollicités. Pour assurer au mieux cette prise en charge multidimensionnelle, la communication avec le prescripteur est nécessaire ainsi que l’usage d’outils d’évaluation adaptés.
Nous avons élaboré un questionnaire pour connaître les modalités du bilan initial réalisé par le kinésithérapeute et les outils de communication utilisés entre les prescripteurs et les kinésithérapeutes. 15 kinésithérapeutes ont rempli le questionnaire pour chaque nouveau patient adressé de mai à juin 2022 pour une pathologie ou symptômes respiratoires chroniques.
Au total, 39 questionnaires ont été recueillis. Les patients présentaient 14 pathologies ou symptômes respiratoires invalidants différents. Ils ont bénéficié en moyenne de 2 examens médicaux avant d’être adressés pour la RR, dont les résultats n’ont été remis que dans 60 % des cas aux kinésithérapeutes. Les kinésithérapeutes bénéficiaient de peu d’informations de la part des prescripteurs : aucune lettre de liaison permettant de transmettre des informations médicales n’étaient remis aux kinésithérapeutes, et la pathologie n’était mentionnée que dans 38 % des prescriptions. Il existait une grande disparité de libellé dans les prescriptions étudiées : on retrouvait 85 mentions différentes au total (en moyenne 2,2 mentions par ordonnance). Le bilan initial était systématiquement réalisé par le kinésithérapeute, composé des tests de terrains (TM6, TLC1) et de questionnaires recommandés (mMRC). Les bilans initiaux étaient transmis dans 45 % des cas, alors que les bilans finaux l’étaient à 97 % ; par e-mail majoritairement (82 % pour le bilan initial et 71 % pour le final), cependant les messageries sécurisées n’étaient pas utilisées.
Cette enquête met en évidence une transmission d’information notoirement insuffisante pour répondre aux situations complexes des patients. La perte importante d’informations entre les prescripteurs et les kinésithérapeutes pourraient être réduite par l’utilisation systématique d’outils de communication définis entre les soignants. Ils permettraient d’assurer plus de sécurité pour les données, d’améliorer l’efficience de la prise en charge et potentiellement de limiter les dépenses de santé. Concernant les informations des kinésithérapeutes aux prescripteurs, le développement d’outils spécifiques à la RR comme la consultation digitale Colibri-Réhabilitation apparaît comme une solution intéressante permettant d’intégrer plus facilement le bilan riche des kinésithérapeutes au bilan partagé des pneumologues.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2022
Publié par Elsevier Masson SAS.