En milieu professionnel, la pathologie respiratoire chronique (PRC) représente, par sa fréquence et la diversité de ses aspects pathologiques, un problème majeur de santé au travail. Les répercussions sur la décision d’aptitude au travail et les difficultés rencontrées lors du reclassement des patients atteints de PRC sont notables. L’objectif de notre étude était d’étudier les caractéristiques socioprofessionnelles et médicales d’une série de travailleurs atteints de PRC et de déterminer leur devenir professionnel.
Étude descriptive et rétrospective menée au service de pathologie professionnelle et d’aptitude au travail de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis ayant intéressé tous les dossiers médicaux des travailleurs atteints de PRC et pris en charge à cette consultation sur une période de 5 ans (de 2015 à 2019).
Durant la période d’étude, 116 cas ont été retenus. L’âge moyen de notre population était de 43,1±0,8 ans et le sexe-ratio de 1,2. L’ancienneté professionnelle moyenne était de 14,6±0,7. La catégorie professionnelle la plus représentée était celle des ouvriers (52,6 %). Les aérocontaminants respiratoires auxquels les travailleurs étaient exposés étaient représentés essentiellement par les agents chimiques (48,3 %) et les poussières textiles (10,3 %). L’asthme occupait le premier rang parmi les PRC étudiées (34,5 %). Il s’agissait de pathologies en rapport avec l’activité professionnelle dans 25 % des cas, dont 19 cas déclarés en tant que maladie professionnelle et sept reconnus. Une aptitude avec restriction a été prononcée dans 75 % des cas. Au total, 84,5 % des salariés ont conservé leur poste de travail dans la même entreprise et 26,7 % des cas ont bénéficié d’une mutation du poste de travail. Le devenir professionnel des travailleurs était significativement corrélé au niveau scolaire (p<10-3), à la décision d’aptitude (p=0,01) et à la déclaration en tant que maladie professionnelle (p=0,03).
Les répercussions de la PRC sur le devenir professionnel peuvent être notables, notamment lorsqu’il s’agit de pathologies professionnelles d’où l’importance de la prévention primaire.
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Publié par Elsevier Masson SAS.