Dépistage du cancer du poumon par scanner thoracique faiblement irradiant : pratique des médecins généralistes des Hauts de France - 12/01/23
Résumé |
Introduction |
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer en France et dans le monde. Malgré les avancées thérapeutiques majeures de l’immunothérapie et des thérapies ciblées, son pronostic reste sombre avec actuellement un taux de survie à 5 ans tous stades confondus de 20 %. Toutefois, ce cancer, lorsqu’il est détecté et traité à un stade localisé, présente un taux de survie à 5 ans de plus de 80 %, d’où l’intérêt d’un dépistage du cancer du poumon à un stade précoce pouvant alors bénéficier d’un traitement curatif. De récentes études prospectives randomisées contrôlées ont mis en évidence une baisse de la mortalité spécifique par cancer du poumon dans le groupe dépistage par scanner thoracique faiblement irradiant (TDM LD). L’étude-pilote DEP KP80 débutée en 2016 dans le département de la Somme a montré la faisabilité et l’efficacité d’un dépistage organisé du cancer du poumon en impliquant les médecins généralistes. L’objectif principal de cette étude était de réaliser un état des lieux des connaissances et pratiques du dépistage du cancer du poumon par TDM LD auprès des médecins généralistes (MG) des Hauts-de-France. L’objectif secondaire était de comparer la pratique des médecins généralistes de la Somme confrontés au dépistage expérimental, par rapport à celle des autres médecins généralistes de la région.
Matériel et méthode |
Il s’agit d’une enquête de pratique transversale descriptive réalisée auprès des médecins généralistes de la région des Hauts-de-France. Un auto-questionnaire a été envoyé par voie postale à 1013 médecins généralistes régionaux sélectionnés aléatoirement par l’Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libéraux Hauts-de-France.
Résultats |
Cent quatre-vingt-dix questionnaires ont été retournés soit un taux de réponse de 18,8 %. Parmi les médecins interrogés, 76 % effectuaient déjà un dépistage du cancer du poumon. Malgré son inefficacité démontrée, la radiographie pulmonaire reste l’examen le plus prescrit dans ce contexte (40 %). La moitié des médecins interrogés déclaraient avoir déjà prescrit un scanner thoracique pour dépister le cancer du poumon mais 36,3 % le prescrivaient chez leurs patients de plus de 55 ans, tabagique à plus de 30 paquets/année. Le TDM LD comme examen de dépistage du cancer du poumon n’était connu que de 30,5 % des MG. Les MG de la Somme, où l’étude DEP KP80 a eu lieu, connaissaient mieux et proposaient significativement plus de TDM LD que les MG des autres départements. L’ensemble des MG étaient favorables au développement d’un tel dépistage organisé.
Conclusion |
Plus d’un tiers des médecins généralistes des Hauts-de-France dépistent déjà le cancer du poumon par scanner thoracique chez les personnes à haut risque mais seuls 18 % le font par TDM LD. La diffusion des recommandations des bonnes pratiques du dépistage du cancer pulmonaire est un prérequis nécessaire à la mise en place d’un dépistage organisé.
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