Le traitement optimal de première ligne des CBNPC avancé avec un PDL1≥50 % n’est pas connu, faute d’essais comparant le pembrolizumab seul à l’association pembrolizumab–chimiothérapie. Certains centres privilégient une chimio-immunothérapie en cas de charge tumorale élevée. Notre objectif était de comparer la survie globale sous pembrolizumab seul et associé à la chimiothérapie selon la charge tumorale.
Étude rétrospective multicentrique sur 3 centres de la région Hauts-de-France, incluant 164 patients atteints d’un CBNPC avec un PDL1≥50 %, OMS 0-1, bénéficiant d’une première ligne par pembrolizumab seul ou associé à de la chimiothérapie. La charge tumorale était définie comme élevée lorsque la somme des grands axes des lésions cibles était>100mm. L’analyse porte sur la survie globale, ajustée sur les variables pronostiques principales (âge, OMS, nombre de sites métastatiques, PDL1, métastases cérébrales).
Sur 164 patients inclus, 96 patients (58,5 %) ont bénéficié de pembrolizumab seul et 68 patients (41,4 %) ont bénéficié d’une association de pembrolizumab–chimiothérapie. Quatre-vingt-trois patients (50,6 %) avaient une charge tumorale élevée. La survie globale à 18 mois dans le groupe pembrolizumab seul (52,8 %, IC95 % : 43,7 %–53,9 %) et dans le groupe chimio-immunothérapie (57,5 %, IC95 % : 42,4 %–77,6 %) ne différait pas statistiquement (OR : 1,34, IC95 % : 0,86–2,09, p=0,77). Il n’y avait pas de différence de survie entre le pembrolizumab seul et associé à la chimiothérapie dans le groupe à charge tumorale élevée (p=0,7). En revanche, dans le groupe à charge tumorale faible l’association de la chimiothérapie au pembrolizumab est associée à une survie globale diminuée comparée au pembrolizumab seul (OR : 2,21, IC95 % : 1,15–4,26, p=0,018). Le nombre d’hospitalisation pour toxicité semblait plus important dans le groupe pembrolizumab-chimiothérapie toute charge tumorale confondue (14 patients soit 23,3 %) que dans le groupe pembrolizumab seul (12 patients soit 12,5 %).
La chimio-immunothérapie ne semble pas supérieure à l’immunothérapie seule en termes survie globale y compris en cas de charge tumorale élevée et pourrait avoir un effet délétère en cas de charge tumorale faible. Des essais randomisés sont actuellement en cours pour confirmer ces données.
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Publié par Elsevier Masson SAS.