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Impact des altérations oncogéniques sur l’efficacité de la combinaison chimiothérapie–immunothérapie dans les cancers bronchiques non épidermoïdes non à petites cellules : étude d’une cohorte rétrospective multicentrique - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.526 
M. Marchal 1, , V. Leroy 2, E. Dansin 3, N. Paris 4, S. Bordier 5, C. Gauvain 1, A. Cortot 1
1 Pneumologie et oncologie thoracique, CHU de Lille, France 
2 Pneumologie, clinique Teissier, Valenciennes, France 
3 Oncologie médicale, centre Oscar-Lambret, Lille, France 
4 Pneumologie, centre hospitalier de Dunkerque, Dunkerque, France 
5 Pneumologie, centre hospitalier de Roubaix, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La combinaison chimiothérapie–immunothérapie (CT+ICI) est le traitement standard des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) avancés. Cependant, l’impact des altérations moléculaires sur l’efficacité de l’association CT+ICI a été peu étudié. L’objectif de cette étude était de décrire l’activité clinique de l’association CT+ICI en fonction des différentes altérations oncogéniques. L’impact des co-mutations STK11 et TP53 ainsi que de la surexpression de MET a également été étudié.

Méthodes

Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique. Ont été inclus les patients présentant un CBNPC non épidermoïde avec des résultats d’analyse d’ADN tumoral par séquençage de nouvelle génération disponibles traités par CT+ICI entre septembre 2018 et octobre 2021. Le critère de jugement principal était la survie sans progression (SSP) et les critères secondaires étaient la survie globale (SG) et le taux de réponse objectif.

Résultats

Au total, 195 patients ont été inclus: 173 (88 %) patients étaient fumeurs ou anciens fumeurs et 154 (79 %) étaient naïfs de traitement. Au total, 80 patients (41 %) étaient porteurs d’une mutation KRAS, 16 (8,2 %) d’une mutation EGFR ou d’un réarrangement ALK, ROS1 ou RET, 11 (5,6 %) d’une mutation BRAF, 6 (3,1 %) d’une mutation de l’exon 14 de MET ou d’une amplification de MET et 5 (2,6 %) d’une mutation de l’HER2. Soixante-dix-sept patients (39,5 %) ne présentaient aucune de ces altérations oncogéniques. Dans la population globale, la SSP médiane (mSSP) était de 6,41 mois (IC 95 % 5,26–7,33). La SSPm pour chaque sous-groupe mutationnel était de 7,1 mois (5,42–8,93) pour KRAS, 5,47 mois (2,53–15,25) pour EGFR/ALK/ROS1/RET, 12,9 mois (2,56–NA) pour BRAF, 1,54 mois (0,62–NA) pour MET, 3,91 mois (2,55–NA) pour HER2 et de 5,59 mois (4,67–7,8) pour les patients sans altération oncogénique. La SSP ne différait pas entre les patients avec altérations KRAS, EGFR/ALK/ROS1/RET ou BRAF et les patients sans altération oncogénique (p=0,54). La SSP et la SG étaient positivement corrélées à la surexpression de MET (HR 0,59 [IC 95 % 0,36–0,99], p=0,046 pour la SSP et HR 0,47 [0,24–0,92], p=0,028 pour la SG) et à l’expression de PDL1 (HR 0,55 [IC 95 % 0,39–0,77], p<0,001 pour la SSP et HR 0,52 [0,34–0,78], p=0,0017 pour la SG) tandis que les mutations STK11 étaient associées à un pronostic péjoratif (HR 1,66 [1,13–2,45], p=0,0106 pour la SSP et HR 2,08 [1,31–3,28], p=0,0028 pour la SG). Les données de survie n’étaient pas affectées par les mutations de TP53 (HR 0,83 [0,6–1,14], p=0,25 pour la SSP et HR 1,02 [0,69–1,52], p=0,92 pour la SG).

Conclusion

Dans notre étude, l’efficacité de la combinaison CT+ICI était inégale en fonction du profil moléculaire mais ne semblait pas affectée par les altérations EGFR, ALK, ROS1 et RET. Ces résultats, qui nécessitent d’être confirmés, pourraient remettre en question l’exclusion systématique de ces patients des essais cliniques évaluant les combinaisons CT+ICI.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 37 - janvier 2023 Retour au numéro
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