Dans les essais contrôlés randomisés, il est rapporté que la PPC (Pression positive continue) abaisse la pression artérielle sur 24heures avec un effet moyen de 2mmHg. Cependant, ces études sont limitées par un suivi médian de moins de 6 mois. De plus, nous ne savons pas si la réponse initiale de la pression artérielle au cours des premiers mois de traitement par PPC se traduit par une réduction des événements cardiovasculaires et de la mortalité à long terme.
Nous avons conduit une étude observationnelle portant sur le recueil des événements cardiométaboliques incidents à long terme et la mortalité toutes causes confondues dans une population bien définie de 241 patients précédemment inclus dans l’essai randomisé, en groupes parallèles et contrôlé AgirSASadom [Pépin JL, et al. Thorax 2016;71:726-733] conçu pour évaluer si la PPC à pression fixe était supérieure à la PPC auto-ajustée pour réduire la pression artérielle sanguine (évaluation de base : juin 2010–octobre 2012). Des modèles de survie multivariables de Cox et de régression logistique ont été réalisés.
Nous avons observé la survenue de 61 événements cardiovasculaires au cours d’un suivi moyen de 113 mois (IQR [102;124]), soit une incidence de 26 pour 1000 personnes/année. De plus, 21 (8,7 %) patients sont décédés. Le phénotype de la pression artérielle à baseline (c’est-à-dire la pression artérielle clinique et sur 24heures) était un facteur prédictif important des événements cardiométaboliques et de la mortalité (p<0,01), tandis que la réponse initiale au cours des quatre mois suivant le début de la PPC n’était pas liée à l’incidence des événements et la mortalité. Une observance de la PPC supérieure à 4heures par nuit a réduit la mortalité toutes causes confondues et la survenue d’événements cardiovasculaires à long terme (OR : 0,41 [0,21 ; 0,77], p=0,01).
Notre étude fournit des données originales concernant la contribution de la réponse initiale de la pression artérielle au début du traitement par PPC à la prédiction de la survenue des événements cardiométaboliques à long terme. Les phénotypes de pression artérielle avant le traitement (déterminés à partir de la pression artérielle clinique et de la pression artérielle sur 24heures) étaient les prédicteurs les plus forts des événements cardiovasculaires incidents et de la mortalité, tandis que la pression artérielle au cours des quatre premiers mois après le début du traitement par PPC n’était pas liée à l’incidence des événements et la mortalité.
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Publié par Elsevier Masson SAS.