Les anomalies bronchiques scanographiques, telles qu’un épaississement pariétal, une diminution de calibre, ou à l’inverse, des dilatations modérées avec des impactions mucoïdes sont fréquemment observées chez les patients asthmatiques sévères. Des sténoses focales ont été rarement rapportées.
Nous rapportons une série de 7 patients suivis entre 2016 et 2022 dans notre centre, présentant lors de leur première évaluation pour un asthme sévère à éosinophiles des atélectasies lobaires, secondaires à des sténoses bronchiques.
L’âge médian était de 59 (19–78) ans, avec une durée moyenne d’évolution de l’asthme de 22 (9–42) années. Tous étaient sous traitement de palier 5 de GINA, avec un ACT moyen à 11 (7–17) et un VEMS à 60 (48–70) %. Tous présentaient une éosinophilie>0,3×109/L, avec un taux moyen d’éosinophiles de 1,54×109/L [0,3–2,1]. Six patients avaient des atélectasies multiples (3 lobes, n=3 ; 2 lobes, n=3) ; le lobe moyen était le plus fréquemment atteint (n=6) puis les lobes supérieurs (n=4). Tous présentaient en endoscopie un aspect de sténose concentrique infranchissable, sans impactions mucoïdes. Les biopsies bronchiques (n=7) mettaient en évidence un infiltrat inflammatoire éosinophile sans argument pour une vascularite. La recherche répétées d’ANCA et de marqueurs d’ABPA est restée négative. Une patiente a bénéficié de bolus de corticoïdes, en raison d’une obstruction sévère, permettant une levée des atélectasies de 3 lobes. Les biothérapies (anti-IL5, n=4 ; anti-IgE, n=2) n’ont pas modifié les anomalies scanographiques.
Les atélectasies chroniques, en dehors de l’exacerbation, sont rares et n’ont jamais été décrites dans l’asthme sévère à éosinophiles. Elles contribuent à l’altération de la fonction respiratoire. Leur traitement reste à définir, les biothérapies semblant peu efficaces dans cette situation.
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Publié par Elsevier Masson SAS.