Étude nationale multicentrique sur l’utilisation du NINTEDANIB en vie réelle dans la PID-SSc - 09/01/24
Résumé |
Introduction |
La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) liée à la sclérodermie systémique (ScS) est la principale cause de mortalité au cours de cette connectivite [1 ]. Le déclin fonctionnel est l’un des facteurs pronostiques majeurs de la PID-ScS et l’évaluation de la capacité vitale forcée (CVF) est un élément essentiel du suivi des patients. Le nintedanib est un inhibiteur de tyrosine kinase ayant démontré une efficacité dans la PID-ScS en ralentissant de manière significative le déclin de la CVF [2 ]. Il n’y a pas de données en vie réelle de l’utilisation de ce traitement dans la PID-ScS.
Méthodes |
Étude multicentrique sur appel à observations à travers le GFRS, la SNFMI et Orphalung. Les données épidémiologiques, cliniques, paracliniques incluant notamment les données scanographiques, fonctionnelles et cardiaques ont été obtenues de façon ambispective. Notre objectif était l’évaluation de l’efficacité et du profil de tolérance du nintedanib chez les patients atteints de PID-ScS en vie réelle en France.
Résultats |
Cent-cinq patients ont été inclus dans 11 centres avec 76 (74 %) femmes, un âge moyen de 58±11 ans. Près de la moitié (n=51; 48 %) avaient une ScS diffuse, 58 (60 %) des anticorps anti-topoisomérase 1. Le délai médian entre le 1er signe hors Raynaud et l’introduction du nintedanib était de 6 ans (1; 41). La PID-ScS était étendue (>20 % du poumon) dans 60 % des cas et l’aspect scanographique était celui d’une PINS dans 85 % des cas. La CVF moyenne à l’introduction du nintedanib était de 1,96±0,47L (64±15 %th). La DLCO moyenne était de 36±11 %. Les données évolutives à 6 mois étaient disponibles chez 60 patients. De façon intéressante, on notait un ralentissement du déclin fonctionnel sous traitement avec une perte moyenne de CVF de 10±120mL à 6 mois de traitement par nintedanib vs 165±225mL dans l’année précédant l’introduction du traitement. Des effets indésirables étaient notés chez 22 (40 %) patients (diarrhées n=17, douleurs abdominales n=6, majoration du RGO n=4, nausées ou vomissements n=4 et une perte de poids >à 5kg n=7). Enfin, une infection sévère était notée chez 2 patients. Une interruption de traitement était notée pour 7 patients (12 %) pour intolérance digestive. Un patient est décédé de cause cardiaque.
Conclusion |
Ces premiers résultats en vraie vie dans une population de PID-ScS plus sévère que l’essai pivot suggèrent que le nintedanib limite le déclin de la CVF à 6 mois. On observe un nombre important d’effets secondaires en particulier digestifs qui incite à une optimisation des traitements préventifs associés. Les données complémentaires à 6, 12 et 24 mois seront très informatives.
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Vol 16 - N° 1
P. 24-25 - janvier 2024 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?