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Étude nationale multicentrique sur l’utilisation du NINTEDANIB en vie réelle dans la PID-SSc - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.038 
V. Koether 1, , D. Launay 1, M. Reynaud 2, G. Prevot 3, L. Mouthon 4, R. Borie 5, K. El Husseini 5, P. Decker 6, S. Dirou 7, E. Blanchard 8, A. Leurs 9, S. Berthier 10, X. Delbrel 11, M. Durel 12, C. Agard 7, A. Nievez-Martinez 2, E. Hachulla 1, D. Aydindag 13, V. Cottin 14, Y. Uzunhan 15
1 Université Lille, CHU de Lille, département de médecine interne et immunologie clinique, centre de référence des maladies systémiques et auto-immunes rares du Nord-Ouest (CERAINO), Lille, France 
2 Service de pneumologie centre hospitalier universitaire Nord, Marseille, France 
3 Centre hospitalier universitaire de Toulouse, hôpital Larrey, service de pneumologie, Toulouse, France 
4 Hôpital Cochin, AP–HP, service de médecine interne, centre de référence maladies auto-immunes et systémiques rares, Paris, France 
5 Hôpital Bichat, service de pneumologie A, Paris, France 
6 CHU de Nancy, département de médecine interne et d’immunologie clinique, centre de compétences des maladies systémiques, Nancy, France 
7 Hôpital G-et-R-Laënnec, CHU de Nantes, service de pneumologie, Nantes, France 
8 CHU Haut Lévêque, service des maladies respiratoires, Pessac, France 
9 Internal medicine, CHU de Dunkerque, Dunkirk, Lille, France 
10 Departement of Internal Medicine, Dunkerque, France 
11 CHU de Dijon, médecine interne et immunologie clinique, Dijon, France 
12 Centre hospitalier de Pau, service de médecine interne et rhumatologie, Pau, France 
13 Hôpital Robert-Schuman, médecine interne, Internal medicine and clinical immunology, Vantoux, Lille, France 
14 Hospices civils de Lyon, Louis Pradel Hospital, National Reference Center for Rare Pulmonary Diseases, Department of Respiratory Diseases, Lyon, France 
15 AP–HP, département de pneumologie, Bobigny, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) liée à la sclérodermie systémique (ScS) est la principale cause de mortalité au cours de cette connectivite [1]. Le déclin fonctionnel est l’un des facteurs pronostiques majeurs de la PID-ScS et l’évaluation de la capacité vitale forcée (CVF) est un élément essentiel du suivi des patients. Le nintedanib est un inhibiteur de tyrosine kinase ayant démontré une efficacité dans la PID-ScS en ralentissant de manière significative le déclin de la CVF [2]. Il n’y a pas de données en vie réelle de l’utilisation de ce traitement dans la PID-ScS.

Méthodes

Étude multicentrique sur appel à observations à travers le GFRS, la SNFMI et Orphalung. Les données épidémiologiques, cliniques, paracliniques incluant notamment les données scanographiques, fonctionnelles et cardiaques ont été obtenues de façon ambispective. Notre objectif était l’évaluation de l’efficacité et du profil de tolérance du nintedanib chez les patients atteints de PID-ScS en vie réelle en France.

Résultats

Cent-cinq patients ont été inclus dans 11 centres avec 76 (74 %) femmes, un âge moyen de 58±11 ans. Près de la moitié (n=51; 48 %) avaient une ScS diffuse, 58 (60 %) des anticorps anti-topoisomérase 1. Le délai médian entre le 1er signe hors Raynaud et l’introduction du nintedanib était de 6 ans (1; 41). La PID-ScS était étendue (>20 % du poumon) dans 60 % des cas et l’aspect scanographique était celui d’une PINS dans 85 % des cas. La CVF moyenne à l’introduction du nintedanib était de 1,96±0,47L (64±15 %th). La DLCO moyenne était de 36±11 %. Les données évolutives à 6 mois étaient disponibles chez 60 patients. De façon intéressante, on notait un ralentissement du déclin fonctionnel sous traitement avec une perte moyenne de CVF de 10±120mL à 6 mois de traitement par nintedanib vs 165±225mL dans l’année précédant l’introduction du traitement. Des effets indésirables étaient notés chez 22 (40 %) patients (diarrhées n=17, douleurs abdominales n=6, majoration du RGO n=4, nausées ou vomissements n=4 et une perte de poids >à 5kg n=7). Enfin, une infection sévère était notée chez 2 patients. Une interruption de traitement était notée pour 7 patients (12 %) pour intolérance digestive. Un patient est décédé de cause cardiaque.

Conclusion

Ces premiers résultats en vraie vie dans une population de PID-ScS plus sévère que l’essai pivot suggèrent que le nintedanib limite le déclin de la CVF à 6 mois. On observe un nombre important d’effets secondaires en particulier digestifs qui incite à une optimisation des traitements préventifs associés. Les données complémentaires à 6, 12 et 24 mois seront très informatives.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 24-25 - janvier 2024 Retour au numéro
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