Évaluation de la fonction endothéliale périphérique et de ses implications cliniques dans la fibrose pulmonaire idiopathique : une étude multicentrique prospective - 09/01/24
Résumé |
Introduction |
L’altération de la fonction endothéliale joue un rôle majeur dans la physiopathologie de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). La fonction endothéliale mesurée par la réactivité hyperhémique (RH-PAT) est une méthode rapide, reproductible et non-invasive d’évaluation de la fonction endothéliale artérielle périphérique. Elle est réalisée avec le dispositif Endo-PAT® et consiste à provoquer une hyperhémie (vasodilatation mesurée par une pléthysmographie digitale) après une occlusion de l’artère brachiale par un brassard. Nous avons réalisé une étude prospective bi-centrique de la fonction endothéliale par RH-PAT chez des patients FPI et de son évolution au cours du temps, et évalué les relations avec les symptômes, la fonction respiratoire et le pronostic.
Méthodes |
Cette étude incluait des patients adultes atteints de FPI, avec une évaluation des symptômes, mesure des gaz du sang, de la fonction respiratoire et test de marche de 6-minutes (T6M) ainsi que l’évaluation de leur fonction endothéliale digitale par le RH-PAT. Les patients étaient évalués à l’inclusion puis une fois par an pendant 3 ans. Une analyse comparative entre les patients avec et sans dysfonction endothéliale (DE) et leurs relations avec les paramètres fonctionnels étaient réalisées après, si nécessaire, normalisation de la distribution des données par transformation logarithmique.
Résultats |
42 patients FPI (76% d’hommes) ont été inclus avec un âge médian de 70 ans [IQR: 61–75]. La CVF et la DLCO médiane étaient de 77% [66–93%] et 43% [33–53%] de la théorique respectivement. 13 patients (31%) présentaient une DE à l’inclusion (RH-PAT≤1,67). Les mesures du RH-PAT montrent un déclin significatif après un an de suivi (p=0,009) avec 37% des patients avec une DE. Les mesures de RH-PAT étaient associées à la dyspnée évaluée par le mMRC (r=−0,33, p=0,036), la DLCO (r=0,33, p=0,043) et à la saturation en fin de T6M (r=0,44, p=0,012). En comparant les sous-groupes de patients avec et sans DE, nous n’avons pas observé de différence notamment sur la survenue d’une exacerbation aigue de FPI, cependant une tendance était observée concernant une fréquence plus élevée de progression fonctionnelle (75 vs 36% respectivement, p=0,14).
Conclusion |
La dysfonction endothéliale périphérique évaluée par le RH-PAT est plus fréquente dans la FPI en comparaison avec les données en population générale. Elle est corrélée aux symptômes respiratoires et paramètres fonctionnels et s’aggrave lors du suivi à un an. Cette étude souligne le lien entre la fonction endothéliale et la sévérité de la FPI. De futures études pourraient évaluer son intérêt potentiel comme biomarqueur d’intérêt thérapeutique.
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Vol 16 - N° 1
P. 41 - janvier 2024 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?