S'abonner

Comparaison de l’efficacité du dupilumab et des biothérapies ciblant la voie de l’interleukine 5 en vie réelle dans l’asthme sévère éosinophilique - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.096 
C. Menigoz 1, , A. Moui 1, D. Hassoun 2, 3, S. Dirou 1, F.X. Blanc 1, 3
1 Nantes Université, CHU Nantes, Service de Pneumologie, Institut du Thorax, Nantes, France 
2 Nantes Université, CHU Nantes, Service des Explorations Fonctionnelles, CNRS, INSERM, Institut du Thorax, Nantes, France 
3 Réseau CRISALIS/F-CRIN 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les patients présentant un asthme sévère éosinophilique sont désormais éligibles à plusieurs biothérapies ciblant différentes voies de l’inflammation T2: mépolizumab (anti-interleukine (IL)-5), benralizumab (anti-IL-5R) et dupilumab (anti-IL-4/IL-13). Ces traitements ont tous prouvé leur efficacité sur le contrôle de l’asthme. Cependant, à l’heure de la médecine personnalisée, les études comparant l’efficacité de ces biothérapies sont limitées [1] et les biomarqueurs prédictifs de réponse manquent.

Méthodes

Nous avons réalisé une analyse observationnelle rétrospective de vie réelle en comparant une cohorte de patients atteints d’asthme sévère éosinophilique ayant débuté un traitement par mépolizumab ou benralizumab entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2020 [2] à des patients traités par dupilumab entre le 1er novembre 2020 et le 31 août 2022.

Résultats

Au total 143 patients ont été inclus dans l’analyse: 109 traités par anti-IL-5 ou anti-IL-5R (89 mépolizumab et 20 benralizumab) et 34 par dupilumab. Ils présentaient tous initialement un asthme sévère non contrôlé avec un score ACT (Asthma Control Test) médian à 12, une médiane de 3 exacerbations dans l’année précédant l’introduction de la biothérapie et un VEMS médian à 1,63 L [écart interquartile: 1,20; 2,13] soit 61% de la théorique [45; 76]. Les patients étaient initialement comparables sur le score ACT (p=0,96), le nombre annuel d’exacerbations (p=0,27), le VEMS (p=0,15) et la fraction exhalée de monoxyde d’azote (FeNO) (p=0,32). Après un an de traitement, l’amélioration clinique était identique entre les patients traités par dupilumab et ceux traités par mépolizumab ou benralizumab avec une augmentation du score ACT respectivement de 8 [5; 11] et 10 points [6; 12] (p=0,4) et une diminution du nombre d’exacerbations annuelles de −2 [−6; 0] et −2 [−5; −1] (p=0,9). En revanche, l’amélioration fonctionnelle respiratoire après un an de traitement était deux fois plus importante dans le groupe dupilumab avec un gain moyen de VEMS de 413mL (±479mL) contre 196mL (±396mL) dans le groupe traité par mépolizumab ou benralizumab (p=0,048). Cette amélioration était d’autant plus importante que le VEMS initial était bas (coefficient de corrélation r=−0,285; p<0,01). La FeNO diminuait de manière plus importante après un an de dupilumab qu’après traitement par mépolizumab ou benralizumab (−49 ppb [−92; −15] vs. −4 ppb [−30; 45], respectivement, p<0,01).

Conclusion

Face à un(e) patient(e) présentant un asthme sévère éosinophilique éligible au mépolizumab, benralizumab et dupilumab, ces 3 biothérapies sont aussi efficaces après un an de traitement mais le dupilumab pourrait être privilégié en cas d’altération plus importante de la fonction respiratoire de par son effet plus marqué sur l’obstruction bronchique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 16 - N° 1

P. 59 - janvier 2024 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Impact de la polypose nasosinusienne chez les patients asthmatiques
  • G. Garcia, C. Rolland
| Article suivant Article suivant
  • Validation de la traduction française du Severe Asthma Questionnaire
  • L. Zhang, C. Bokobza, C. Dupin, M. Le Brun, R. Wu, C. Couffignal, C. Taillé

Déjà abonné à cette revue ?