Facteurs prédictifs d’hypoventilation alvéolaire chez les apnéiques - 09/01/24

Le syndrome obésité-hypoventilation (SOH) est défini par l’existence d’une hypoventilation alvéolaire chronique (PaCO₂>45mmHg) chez des patients obèses, ayant un index de masse corporelle>30kg/m², ne présentant pas d’affection respiratoire associée. Le SOH et le syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) sont deux affections souvent associées. L’objectif de notre étude était de déterminer les facteurs prédictifs d’hypoventilation alvéolaire chez les apnéiques.

Étude rétrospective comparative incluant 670 patients présentant un SAHOS confirmé (IAH≥5/h) suivis au service de pneumologie pavillon D de l’hôpital Abderrahmane Mami entre 2015 et 2023. Tous les patients apnéiques ayant une pathologie respiratoire associée ont été exclus. Les patients ont été répartis en 2 groupes. Groupe 1 : 35 patients présentant un SAHOS+SOH et Groupe 2 : 635 patients avec un SAHOS sans SOH.

L’âge moyen était de 57 ans [12–96]. Le sexe féminin était prédominant dans 71,5 % des cas avec un genre ratio F/H=2,5. L’IMC moyen était de 36,85kg/m². Le tour de cou moyen était de 39,06±7,41cm et le tour de taille moyen était de 111,22±24,54cm. L’index d’apnées hypopnées (IAH) moyen était de 37,27±48,78/h et l’index de désaturation moyen (IDO) était de 31,9±24,19/h. Les facteurs prédictifs d’hypoventilation alvéolaire chez les apnéiques étaient : l’âge avancé (p=0,02), l’exposition au fumée de la biomasse (p=0,03), la consommation fréquente du thé (p=0,03), la présence des comorbidités cardiovasculaires notamment l’HTA (p=0,02), l’arythmie cardiaque (p<0,05), la coronaropathie (p=0,03), l’insuffisance cardiaque (p<0,05), l’obésité (p=0,02), le score de Stop-Bang élevé (p=0,005), la présence des symptômes diurnes dont les plus fréquents étaient le sommeil non réparateur (p=0,01), les céphalées matinales (p<0,05), la fatigue au réveil (p=0,002), la sécheresse buccale (p=0,003), le trouble de la mémoire (p=0,006), le trouble de l’humeur (p=0,002), les pauses respiratoires nocturnes (p<0,05), le sommeil fragmenté (p=0,001) et la nycturie (p=0,013). Un SAHOS modéré à sévère (p=0,024) et une hypercapnie élevée (p<0,05) étaient des facteurs prédictifs d’hypoventilation alvéolaire.

L’âge avancé, l’obésité importante et les comorbidités cardiovasculaires sont des facteurs prédictifs d’hypoventilation alvéolaire chez les apnéiques.