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Spécificité du questionnaire de Nijmegen pour le diagnostic de syndrome d’hyperventilation chez des adultes présentant des symptômes prolongés de la COVID-19 : une étude rétrospective - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.379 
M. Chambon 1, M. Delorme 2, 3, 4, , P. Henrot 3, 4, 5, M. Malhouitre 2, M. Zysman 3, 4, 5, L. Grassion 3, 4, 5, B. Bouteleux 2
1 FMK de Bordeaux, Bordeaux, France 
2 Air, 33400 Talence, France 
3 Centre de recherche cardiothoracique de Bordeaux, université de Bordeaux, Bordeaux, France 
4 Inserm, U1045, Pessac, France 
5 Service des maladies respiratoires et des explorations fonctionnelles respiratoires, CHU de Bordeaux, hôpital Haut-Lévêque, Pessac, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Depuis la pandémie de COVID-19, un nombre important de suspicions de cas de syndrome d’hyperventilation (SHV) chez des patients présentant des symptômes prolongés de la COVID-19 (SPC) a été recensé. Les 2 principaux outils à disposition pour confirmer cette suspicion de SHV sont le questionnaire de Nijmegen positif (QN ; score>23) et le test de provocation positif (TP ; lorsqu’après 3 minutes d’hyperventilation, le retour à la valeur initiale de la pression partielle de CO2 en fin d’expiration est supérieur à 5 minutes). En pratique cependant, le diagnostic du SHV est souvent posé uniquement sur la base du score du QN dont les items regroupent largement des SPC. Les performances diagnostiques de ce questionnaire (sensibilité et spécificité) pourraient donc en être modifiées. Cette étude a pour objet d’évaluer les performances du QN pour le diagnostic de SHV chez des patients adultes en présence ou en l’absence de SPC.

Méthodes

Il s’agit d’une étude transversale rétrospective multicentrique combinant les données d’évaluation de l’hyperventilation chez des patients admis dans deux structures de rééducation respiratoire ambulatoire dans la région de Bordeaux, France, entre 2020 et 2024. Étaient éligibles les patients adultes adressés pour une suspicion de SHV et ayant bénéficié d’une évaluation à la fois par un QN et un TP. Le TP a été utilisé comme test de référence pour attester de la présence ou non d’un SHV. Les performances du QN avec un score>23 ont été calculées à l’aide de tableaux de contingences. Les différences entre les groupes indépendants ont été évaluées à l’aide de tests de comparaison de deux proportions.

Résultats

Cette étude a inclus 172 patients (âge moyen 46±15 ans, 108 (63 %) femmes), parmi lesquels 113 (65 %) présentaient des SPC (groupe COVID +) et 59 (35 %) n’en présentaient pas (groupe COVID−). Cent dix-sept (68,4 %) patients présentaient un QN positif, 118 (69,8 %) un TP positif, et 89 (53 %) à la fois un QN et un TP positifs.

La positivité du QN (score>23) concordait avec celle du TP chez 79 (69,9 %) patients du groupe COVID+ et 38 (64,4 %) patients du groupe COVID− (p=0,038). Le groupe COVID+ comprenait significativement plus de faux positifs au QN que le groupe COVID− (21 [15,8 %] vs 4 [6,8 %], respectivement ; p=0,037).

Dans les groupes COVID+ et COVID−, la sensibilité du QN pour le diagnostic de SHV était respectivement de 72,0 % vs 82,6 % (p>0,05), et sa spécificité de 44,7 % vs 69,2 % (p<0,05), respectivement. La performance du QN pour le diagnostic de SHV était inférieure dans le groupe COVID+ comparativement au groupe COVID−.

Conclusion

Ces données mettent en évidence que la spécificité du QN pour le diagnostic de SHV diminue de 24,5 % en présence de SPC.

Le QN est un bon test de dépistage de l’hyperventilation, mais il doit être associé à d’autres tests pour le diagnostic, en particulier dans un contexte de SPC. Une altération des performances du QN chez les patients présentant des SPC pourrait en partie expliquer la prévalence élevée de SHV observée dans cette population.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 17 - N° 1

P. 182 - janvier 2025 Retour au numéro
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