Impact des séquelles de tuberculose pulmonaire sur la qualité de vie - 12/01/25
, B. Chraibi, S. Dakir, M. Ijim, O. Fikri, L. AmroRésumé |
Introduction |
La tuberculose pulmonaire demeure un problème de santé publique en raison des retards de diagnostic, pouvant entraîner des séquelles permanentes ayant un impact significatif sur la qualité de vie. En outre, cette maladie est souvent associée à une stigmatisation sociale et à des répercussions psychosociales importantes. But du travail est de mesurer la qualité de vie des anciens patients tuberculeux pulmonaires traités et guéris.
Méthodes |
Nous avons mené une étude transversale descriptive sur les données recueillies auprès des patients déclarés guéris d’une tuberculose pulmonaire bactériologiquement confirmée (TPM+) et hospitalisés dans le service de pneumologie du centre hospitalier universitaire Mohammed VI de Marrakech entre janvier 2023 et juin 2024. Pour mesurer la qualité de vie, nous avons utilisé le Saint-Georges Respiratory Questionnaire (SGRQ).
Résultats |
Nous avons inclus 47 patients dans notre étude, dont 29 hommes et 18 femmes, avec un sex-ratio de 1,61. L’âge moyen des patients était de 38 ans. Vingt-cinq pour cent des patients étaient fumeurs et 37 % avaient été exposés à la combustion de biomasse. Le délai moyen de consultation était de 21jours. Les examens radiologiques ont révélé des séquelles dans 79 % des cas, avec une fibrose présente chez 48 % des patients, des bronchectasies chez 40 %, et une destruction pulmonaire chez 57 % des cas. Cinquante-trois pour cent des patients présentaient une dyspnée, avec une distance parcourue moyenne équivalente à 61 % de la distance théorique et une désaturation à l’effort chez 23 % des patients lors du test de marche de 6minutes. La gazométrie artérielle en air ambiant au repos a montré une hypoxémie dans 7 % des cas et une hypocapnie dans 32 % des cas. Une altération de l’état général a été notée chez 51 % des patients, et 21 cas de détresse respiratoire ont été observés. Les complications incluaient des hémoptysies chez 23 % des patients, une anémie chez 15 %, une embolie pulmonaire chez 5 %, et un pyopneumothorax chez 12 %. Malgré ces complications, l’évolution était favorable chez 82 % des patients. L’évaluation de l’anxiété et de la dépression a révélé une dépression chez 13 % des patients et de l’anxiété chez 18 %. La qualité de vie des patients a été évaluée à l’aide du questionnaire Saint-Georges. Les résultats ont montré un score moyen de 25,61 % pour les symptômes, de 47,32 % pour les activités, de 39,42 % pour les impacts. Le questionnaire de Saint-Georges a indiqué une altération de la qualité de vie dans 63 % des cas. Une relation statistiquement significative a été observée entre l’altération de la qualité de vie et le délai avant le début du traitement.
Conclusion |
Le retard dans le début du traitement antituberculeux est souvent à l’origine de séquelles. Ces séquelles altèrent la qualité de vie des anciens patients tuberculeux. Il est donc crucial de démarrer rapidement le traitement pour prévenir les séquelles et améliorer leur qualité de vie. La tuberculose est une maladie stigmatisante avec des répercussions psychosociales importantes, incluant une composante anxiodépressive significative. Une prise en charge spécifique de ces séquelles, incluant la réhabilitation respiratoire, pourrait améliorer la qualité de vie des patients.
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Vol 17 - N° 1
P. 330 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


