Implications de la leptine dans le contrôle de l’asthme - 12/01/25
Résumé |
Introduction |
L’obésité est de plus en plus reconnue comme une affection courante qui accompagne l’asthme. Il existe deux hypothèses sur la relation entre l’obésité et l’asthme. L’une est l’excursion du diaphragme due au dépôt de graisse et à la compliance thoracique limitée, et l’autre est liée aux adipokines immunologiques et inflammatoires dérivées du tissu adipeux, telles que la leptine et l’adiponectine. Il est bien établi que l’obésité chronique déplace les macrophages polarisés M2 vers les macrophages polarisés M1 dans le tissu adipeux. Aussi, il a été proposé que l’hyperréactivité des voies respiratoires dans un modèle murin asthmatique obèse était médiée par les adipokines et les cytokines inflammatoires. De ce fait, la leptine est-elle impliquée dans le contrôle de la maladie asthmatique chez le sujet obèse ?
Méthodes |
Étude transversale réalisée au niveau du laboratoire de physiologie du CHU de Batna durant une année, chez 67 sujets obèses. Les patients ont bénéficié de mesures anthropométriques standards avec la réalisation d’une impédancemétrie. Une spirométrie a été aussi pratiquée pour la mesure des paramètres fonctionnels. L’état de contrôle de la maladie asthmatique a été évalué par le questionnaire de l’ACT. Des prélèvements sanguins ont été faits pour le dosage des taux de la leptine par une méthode immunologique (immunoenzymo-dosage) et aussi de l’IL-6. Les données ont été saisies et analysées avec le logiciel SPSS®.
Résultats |
L’échantillon compte 74,6 % de patients de sexe féminin et 25,4 % d’hommes (sex-ratio=0,14) ; l’âge moyen de la population est de 48,88±13,23 ans. La moyenne de l’IMC au sein de l’échantillon est de 36,04±4,32kg/m2 ; 57 % des patients présentaient une obésité de grade I. La moyenne du TT des participants est de 112,82±9,85cm chez les hommes. En revanche, chez les femmes, elle est estimée à 111,08±10,12cm. Pour la masse grasse, le genre masculin présente une moyenne de 47,71±10,03 %. En contrepartie, le genre féminin a atteint une moyenne de 51,36±9,89 %. Le score de graisse viscérale a atteint une moyenne de 12,77±2,81 pour les hommes et de 13,81±4,40 pour les femmes. L’asthme était non contrôlé dans les deux sexes, le score de l’ACT est 17,28 chez les femmes vs 18,82 pour les hommes. Les taux de leptine étaient trop élevés chez les femmes et légèrement élevés chez les hommes ; ces derniers sont inversement corrélés avec les paramètres anthropométriques déterminants l’obésité ; ils sont aussi inversement corrélés aux taux d’IL-6 dont les chiffres sont augmentés au sein de l’échantillon. Le profil fonctionnel dans la population est marqué par une amputation du VRE, alors que le rapport VEMS/CV reste conservé. En revanche, le VEMS et la CV présentent une corrélation négative avec les taux de leptine (Tableau 1, Fig. 1).
Conclusion |
La leptine est impliquée dans les mécanismes physiopathologiques et cellulaires du développement de l’asthme. Les études portant sur les réponses immunitaires cellulaires et les modèles animaux asthmatiques ont fourni des informations vitales sur le rôle délétère de la leptine dans l’asthme. Les études épidémiologiques ont principalement démontré la corrélation entre la leptine et le développement de l’asthme sous certains angles. Il ne fait aucun doute que la leptine joue un rôle pro-inflammatoire dans l’asthme obèse. Certaines recherches sont nécessaires pour explorer les mécanismes de la leptine dans le processus complexe de développement de l’asthme et d’autres phénotypes d’asthme obésité.
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Vol 17 - N° 1
P. 84 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?



