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Structure et microbiologie du biofilm des sondes d’intubation chez le patient ventilé en réanimation - 04/02/09

Doi : RMR-01-2009-26-1-0761-8425-101019-200813513 

P.-E. Danin (Travail réalisé sous la direction du Pr. Laurent Brochard)

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Introduction : Les Pneumopathies Acquises sous Ventilation Mécanique (PAVM) sont la première cause d’infections nosocomiales en réanimation et responsables d’une morbimortalité importante. Le biofilm qui recouvre la lumière interne des sondes d’intubation semble contribuer à sa survenue. On se propose d’étudier son aspect macro et microscopique, et de comparer sa colonisation bactérienne avec les données cliniques.

Matériels et méthodes : 1) Le degré d’obstruction de la sonde d’intubation est évalué juste avant extubation par la méthode acoustique. 2) Le biofilm est examiné en microscopie optique, et après immunomarquage ; la topographie de surface est appréciée en Microscopie à Force Atomique (AFM). 3) L’aspiration trachéale, et trois segments étagés de la sonde sont mis en culture au laboratoire de bactériologie. Les données cliniques et microbiologiques des patients sont recueillies de façon rétrospective.

Résultats : Vingt-quatre sondes d’intubation ont été recueillies, dont celle de 5 patients ayant eu une PAVM. L’obstruction moyenne évaluée in vivo est de 7,1 %, sans influence de la durée d’intubation. L’analyse bactériologique retrouve la même colonisation sur les différents segments de sondes, avec des germes de la flore oropharyngée, mais aussi potentiellement pathogènes. Les agents responsables des PAVM sont retrouvés chez 4 des 5 patients. La couche qui recouvre la lumière interne des échantillons est estimée en AFM à quelques micromètres d’épaisseur moyenne.

Discussion : L’obstruction de la sonde se fait précocement, indépendamment de la durée d’intubation. L’épaisseur observée en AFM, faible comparée aux données de la littérature et compte tenu des résultats de l’acoustique, pourrait faire évoquer la disparition d’une couche superficielle labile. Certains germes, majoritairement retrouvés, sont ceux habituellement mis en cause dans les PAVM, même sans infection clinique.

Conclusion : Le biofilm se forme très tôt sur la sonde d’intubation et celui-ci semble constituer un réservoir de pathogènes. Sa composition en 2 couches pose le problème de sa définition. L’étude des propriétés mécaniques du biofilm en AFM semble prometteuse.




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Vol 26 - N° 1

P. 103 - janvier 2009 Retour au numéro
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