Paradigme de la prise en charge du cancer bronchique et de celle des autres cancers : homologies, analogies, dissemblances - 03/01/14
Résumé |
Aborder la cancérologie par le gène altéré plutôt que par l’organisation tissulaire ou même par l’organe peut, à proprement parler, être appelé nouveau paradigme. Mais cette vision de la cancérologie est-elle si nouvelle ? Jusqu’à quel degré d’homologie ce nouveau paradigme nous entraîne-t-il ?
Dans cet article, nous avons tenté de faire mesurer au lecteur les analogies ou homologies des problématiques engendrées par l’avancée spectaculaire de ce qu’il est convenu d’appeler la cancérologie fondée sur la caractérisation des anomalies génétiques ou « médecine personnalisée ». Il est tout à fait clair que nous avons changé de paradigme et qu’avec lui nous devons aussi changer de méthode et nous ouvrir à l’information scientifique, d’où qu’elle vienne. Mais nous avons également souhaité introduire les nuances que des amalgames trop rapides nous empêcheraient d’analyser : ainsi, bloquer l’EGFR ne s’appuie pas sur les mêmes stratégies dans les cancers bronchiques et dans les cancers colorectaux ; de même, gérer les résistances acquises aux TKI de l’EFGR dans le poumon peut s’inspirer des stratégies de gestion des échappements au trastuzumab pour le sein mais ce n’est pas une simple transposition.
Il n’en demeure pas moins vrai que l’ensemble de la recherche à visée thérapeutique pour les tumeurs solides humaines s’effectue selon deux axes. Le premier, s’appuyant sur le concept d’addiction oncogénique, adapte le traitement à des cibles issues de mutations somatiques. Cet axe est sous-tendu par l’identification des biomarqueurs. Le deuxième axe est celui de la prise en compte du microenvironnement tumoral. En tant que concept intégratif de la progression tumorale, toutes les bases sont ainsi posées et le champ d’application n’a aucune limite d’organe.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Approaching oncology through the prism of the modified gene rather than via tissue organisation or the organ itself can be seen as a radically new paradigm. But is it really so very novel? Just how homologous is this new paradigm?
In this article, we have attempted to show the reader the analogies or homologies of the problems generated by the spectacular progress in what is conventionally referred to as genetic anomaly-based oncology or “personalised medicine”. It is clearly evident that the paradigm has changed and that we must, as a consequence, change our methods and fully embrace scientific information, whatever its origin. However, we have also tried to introduce nuances that overly rapid drawing of conclusions could prevent us from analysing: for example, the justification for blocking EGFR in lung cancer and colorectal cancer is not the same; similarly, managing acquired EFGR resistance to TKI in the lung can be inspired by simple trastuzumab failure management strategies in patients with breast cancer but this is not a simple transposition.
It nonetheless remains true that there are two main research focuses exploring treatments for human solid tumours. The first of these is based on the concept of oncogene addiction and involves adapting the treatment to targets generated by somatic mutations. This research field is underpinned by identification of biomarkers. The second approach is to take into account the tumour microenvironment. This is an integral approach to tumour progression that can be applied to any organ.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer bronchique, Cancer du sein, Cancer colorectaux, Mélanome, Immunothérapie, Thérapie ciblée
Key words : Lung cancer, Breast cancer, Colorectal cancer, Melanoma, Immunotherapy, Targeted therapy