Les prisons constituent un véritable réservoir pour la tuberculose (TB).
Identifier les particularités cliniques, thérapeutiques et pronostiques de la TB chez des patients ayant une histoire de détention.
Étude rétrospective comparative portant sur 200 tuberculeux traités entre 2010 et 2014. Le 1er groupe (G1) comporte 35 patients ayant été détenus et le second (G2) inclut les 165 restants.
L’âge moyen est 35ans (G1) vs 42ans (G2). Tous les malades du G1 sont de sexe masculin avec un niveau éducationnel bas (70 % vs 50 % ; p>0,05). Plus de 50 % des malades du G2 avaient une couverture sociale, seul 16 % de G1 en avaient (p<0,01). Le tabagisme était plus fréquent en G1 (p<0,01). Dans le G1, 90 % sont alcooliques vs 39 % dans le G2 (p<0,01). Tous les toxicomanes observés sont des détenus. Plus de 50 % dans le G1 avaient des rapports sexuels non protégés vs 5 % dans le G2 (p<0,05). Le délai de consultation était plus prolongé chez les incarcérés (83jours vs 60jours). La TB pulmonaire était la forme clinique la plus fréquente. La radiographie du thorax a montré des lésions plus étendues dans le G1 (69 % vs 51 %). Les bascilloscopies étaient à plus que 2 croix dans 50 % des cas (G1) vs 30 % (G2) (p<0,05). Tous les malades ont été traités avec une meilleure observance dans le G2 (85 % vs 63 %). L’évolution était favorable chez 84 % des malades du G1 vs 94 % G2. La récidive tuberculeuse est plus fréquente en G1 (19 % vs 9 % ; p<0,05).
Le tuberculeux ayant une histoire de détention est exposé à de multiples facteurs de risque de TB. Chez ce patient, la TB est marquée par le retard de prise en charge, le risque élevé de récidive à cause de la mauvaise observance.
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Publié par Elsevier Masson SAS.