Le confinement en lien avec la pandémie de SARS-CoV-2 a eu des répercussions variées et inattendues sur les habitudes de vie des patients. Les études récentes sur l’augmentation de l’observance de la Pression Positive Continue (PPC) à l’échelle nationale et de l’augmentation du temps de sommeil total nous ont incité à concentrer nos recherches sur l’agglomération Parisienne qui a représenté un cluster important de Covid-19.
Nous avons recueilli les données d’observance des patients dans 3 hôpitaux d’Ile de France (Bichat, Henri Mondor, La Pitié-Salpêtrière) des 2 mois avant (“M-2”), des 2 mois de confinement national (“M0”) et d’un mois après (“M+1”). Les données sont présentées sous forme de moyenne±SD. Les Résultats ont été comparés à l’aide de t-test.
Sur une cohorte de 342 personnes, l’âge moyen était de 67,4±12,9 ans, avec une prédominance masculine (69 %). La durée moyenne de l’appareillage par PPC était de 7,9±6 ans. Il n’y avait pas de différence significative entre les données des 3 hôpitaux. Seulement 4 patients (0,012 %) ont cessé d’utiliser la PPC pendant cette période. Une augmentation significative de l’observance a été constatée pendant le confinement, avec une moyenne d’utilisation par jour de 390,9±130min (vs 378,2±127,9min en M-2, p=0,00019), mais cette augmentation n’a pas persisté après le déconfinement avec une moyenne de 376±128,2min (M-2 vs M+1, p=0,61). La diminution de l’observance était statistiquement significative avec p<0,00000009 (M0 vs M+1).
Malgré les recommandations de la SFRMS de cesser l’utilisation de la PPC au moindre signe de Covid, nous retrouvons une augmentation éphémère de l’observance pendant le confinement dans un cluster important de Covid-19. Nos Résultats complètent les données publiées à l’échelle nationale. Compte tenu de l’âge moyen des patients de notre cohorte, qui est l’âge de la retraite en France, cette augmentation est probablement multifactorielle et nécessite de prendre en compte les facteurs psychologiques liés à la prise en charge des maladies chroniques d’une part, et à l’impact psychologique du Covid-19.
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Publicado por Elsevier Masson SAS.