Au cours de l’insuffisance respiratoire chronique (IRC), les modalités d’instauration programmée d’une ventilation non invasive (VNI) sont variables selon les équipes. Nous avons évalué l’apport d’une mise en place protocolisée.
Étude rétrospective chez tous les patients consécutifs atteints d’IRC et appareillés par VNI au long cours entre janvier 2012 et décembre 2014. À partir de mai 2013, la mise en place a été standardisée en hôpital de semaine, avec emploi systématique de la capnographie trans-cutanée et des données logicielles des ventilateurs pour régler les paramètres et choisir l’interface.
Durant la période d’étude, 95 patients (âge moyen 65ans) ont été appareillés au motif d’un SOH (40 %), d’une maladie neuromusculaire (40 %) ou d’une BPCO (7,4 %). Trente-cinq patients ont bénéficié d’un appareillage classique et 60 d’un appareillage protocolisé. La durée moyenne d’hospitalisation était plus courte en cas d’appareillage protocolisé (4,8±1,6 vs 5,6±2,2jours, p=0,043). Une majorité de patients a bénéficié d’une polygraphie ventilatoire initiale (63,2 %), d’un monitorage par oxymétrie nocturne (85,3 %) ou d’une capnographie (53,7 %). L’analyse des données logiciel restait marginale, y compris en cas d’appareillage protocolisé (36,7 %). La PaCO2 sous VNI était plus basse à la sortie en cas de mise en place standardisée (5,7±0,9 vs 6,0±0,8kPa, p=0,046). Au cours du suivi, on notait chez tous les patients une amélioration progressive de la tolérance et de l’observance, une diminution des visites non programmées du prestataire ou des modifications du traitement, ainsi qu’un maintien du bénéfice gazométrique initial, sans différence entre les procédures testées.
Une mise en place protocolisée de la VNI au long cours diminue la durée d’appareillage et permet un meilleur contrôle immédiat de l’IRC. L’utilisation systématique des données logicielles issues des ventilateurs est limitée par la disponibilité des cliniciens et leur formation à l’interprétation des tracés.
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Publié par Elsevier Masson SAS.