À l’heure actuelle, les stratégies de sevrage tabagique chez les patients BPCO sont de plus en plus nombreuses, et cela sous diverses modalités. Dans ce panel, les cigarettes électroniques (E-cig) sont considérées comme une alternative dite « sans risque » pour aider ces patients. Cependant, peu de données de la littérature permettent d’appuyer ces propos. L’efficacité et la sécurité de ce mode de sevrage reste à prouver et de plus le lien avec les exacerbations de BPCO secondaire à l’usage et l’inhalation de liquide de cigarette électronique n’a jamais été rapporté.
Mettre en lumière pour la première fois une exacerbation de BPCO secondaire à l’inhalation accidentelle du liquide d’E-cig au travers d’un cas rapporté.
Un homme de 69ans, BPCO de stade III au phénotype non exacerbateur en cours de sevrage tabagique, a présenté une détresse respiratoire aiguë immédiatement après l’inhalation accidentelle de liquide d’E-cig secondaire à un dysfonctionnement de sa E-cig. Avant cet épisode accidentel, le patient avait une maladie chronique des voies aériennes bien contrôlée. Nous n’avons pas retrouvé sur les examens paracliniques d’arguments pour une autre étiologie d’exacerbation de BPCO.
Le développement récent des E-cig ne permet pas d’avoir assez de recul pour observer leur effet sur la santé et encore plus chez les patients BPCO. Cependant, les effets secondaires décrits peuvent être en rapport, avec, d’une part, le surdosage en nicotine qui se manifeste par les effets systémiques et des toxidrome, d’autre part, avec les excipients de liquide d’E-cig qui eux on plutôt des effets locaux irritatifs et immuno-allergiques pouvant toucher tant le parenchyme pulmonaire que les voies aériennes. L’inhalation accidentelle du liquide d’une E-cig peut donc être responsable d’une exacerbation de BPCO.
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Publié par Elsevier Masson SAS.