Le tabagisme est un véritable problème de santé publique. Très peu d’études sont disponibles sur l’épidémiologie du tabagisme en Afrique subsaharienne. L’objectif de notre étude était de déterminer la prévalence du tabagisme et les facteurs associés en zone semi-urbaine et rurale dans la région de l’ouest Cameroun.
Il s’agissait d’une étude transversale qui a été menée dans le district de santé de Bandjoun comportant un centre semi-urbain et des villages, sur une durée de 6 mois (novembre 2015 à avril 2016). Les sujets âgés de 19 ans et plus ont été inclus grâce à un échantillonnage aléatoire stratifié en grappe à 3 niveaux. Un questionnaire électronique a été administré par interview en face à face aux sujets. Un fumeur a été défini comme un individu qui a fumé au moins 20 paquets de cigarettes dans sa vie ou qui a fumé une cigarette par jour pendant un an et qui continu de fumer. Les fumeurs utilisant d’autre formes de tabac (prise, pipe, chicha) étaient considérés comme fumeurs s’ils consomment ce type de tabac depuis au moins un an. Un ex-fumeur était toute personne qui déclarait avoir arrêté de fumer pendant au moins 6 mois. Les facteurs indépendants associés au tabagisme actif ont été recherchés par la régression logistique. Le seuil de significativité retenu était de p<0,05.
Des 3032 sujets définitivement inclus dans notre étude, 1687 (55,6 %) sujets étaient de sexe féminin. L’âge médian (intervalle interquartile) était de 39 (26–56) ans. La prévalence du tabagisme actif était de 8,1 % et la proportion des ex-fumeurs était de 4,6 %. Les facteurs indépendants associés au tabagisme actif étaient : l’âge≥45 ans [odds ratio ajusté (IC95 %) : 2,49 (1,74–5,57), p<0,001], le sexe masculin [27,01 (15,20–47,98), p<0,001], le tabagisme passif [2,77(1,82–4,20), p<0,001], les personnes vivant en couple [1,42 (1,02–1,99), p<0,039], les salariés [2,98 (2,17–4,10), p<0,001], le niveau d’éducation scolaire supérieur au secondaire [1,59 (1,12–2,25), p<0,009], les sujets maigres [4,07 (1,20–13,81), p<0,024] et les sujets avec un indice de masse corporel normal [3,10 (1,78–5,39), p<0,001].
La prévalence du tabagisme est relativement faible chez l’adulte camerounais en zone semi-urbaine et rurale. Malgré cette faible prévalence, il est souhaitable de sensibiliser les sujets à risque afin de diminuer ce fléau.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2016
Publié par Elsevier Masson SAS.