Embolie pulmonaire et scores prédictifs de gravité : quel intérêt ? - 11/01/17

L’embolie pulmonaire (EP) est une pathologie multifactorielle, fréquente et souvent grave dont l’incidence augmente avec l’âge. En l’absence de signe clinique pathognomonique, la démarche diagnostique repose sur l’évaluation de la probabilité clinique associée à la réalisation d’examens complémentaires.

Il s’agit d’une étude rétrospective sur 6 ans (2010–2015), incluant 38 malades hospitalisés pour prise en charge d’une embolie pulmonaire. Le diagnostic de l’EP était confirmé par l’angiotomodensitométrie thoracique chez tous les patients.

L’âge moyen était de 62±30 ans. Il s’agit de 25 femmes (65,7 %) et 13 hommes (34,3 %). Une thrombose veineuse profonde était associée à l’EP chez 10 patients. Des facteurs de risque de maladie thromboembolique ont été retrouvés chez 34 % des patients. Il s’agit d’antécédent de néoplasie (6 cas), d’insuffisance cardiaque (3 cas) et de bronchopneumopathie chronique obstructive (3 cas). La probabilité d’EP selon le score de Genève était jugée faible dans 19 % des cas, moyenne dans 10 % des cas et forte dans 71 % des cas. Selon le score PESI (Pulmonary Embolism Severity Index), 21 patients étaient en classe I et classe II, six patients étaient en classe III, huit patients étaient en classe IV et trois patients étaient en classe V. Le dosage des D-Dimères était positif dans 39,4 % des cas, avec une valeur moyenne de1257μg/L (500–10 000μg/L). Il s’agit d’une EP bilatérale dans 50 % des cas. L’indexe d’obstruction était≥50 % dans 31,5 %. Un aspect cœur pulmonaire aigu avec un rapport VD/VG>1 était noté dans sept cas. Un transfert au service de réanimation était nécessaire chez six patients (16 %). Trois patients (8 %) ont nécessité une thrombolyse en urgence.

L’évaluation de la probabilité clinique par des scores simplifiés reste un prérequis indispensable à la stratégie diagnostique, même si ces scores peuvent parfois sous-estimer la gravité de la maladie.