La tuberculose est une pathologie encore fréquente en Tunisie, dont les moyens diagnostiques diffèrent selon le siège de l’atteinte. Le but de notre étude est de préciser les facteurs de risque et les moyens diagnostiques de la tuberculose (TBC) pulmonaire et extrapulmonaire.
Étude prospective incluant tous les nouveaux cas de tuberculose diagnostiqués entre janvier 2016 et août 2017.
Un total de 130 patients sont inclus dans notre étude. Il existe une prédominance masculine (sex-ratio à 1,65). L’âge moyen a été de 45 ans [4–93]. L’atteinte tuberculeuse a été pulmonaire dans 72,3 % et extrapulmonaire dans 36,9 % : 14 cas de TBC pleurale, 22 cas de TBC ganglionnaire, 3 cas de TBC ophtalmique, 3 cas de TBC urogénitale, 2 cas de TBC osseuse, 2 cas de TBC articulaire, 1 cas de TBC cutanée, 1 cas de TBC du cavum. Les facteurs de risque ont été : des mauvaises conditions socioéconomiques (22,3 %), une absence de vaccination par le BCG (5,4 %), un contage tuberculeux (23,8 %), un séjour en milieu carcéral (6,9 %), une consommation de produits laitiers crus (42,3 %), des comorbidités à type de diabète (66,7 %), HTA (32 %) et néoplasie (2,3 %), un tabagisme (53,8 %), un alcoolisme (25,4 %) et une toxicomanie (3,8 %). La confirmation diagnostique dans les formes pulmonaires a été faite par la recherche de BAAR à l’examen direct des crachats dans 78 cas (95,4 %) et du liquide bronchique dans 2 cas (2,3 %), et par une biopsie hépatique dans 2 cas de miliaire tuberculeuse (2,3 %). Dans les formes extrapulmonaires, la confirmation diagnostique est histologique dans 36 cas (75 %) et bactériologique dans 12 cas (25 %), dont 2 cas de TBC des voies urinaires et 10 cas de formes associées à une atteinte pulmonaire. Le délai diagnostique moyen a été de 4,6jours pour la TBC pulmonaire vs 14,7jours pour les TBC pleurale vs 28,3jours pour les formes extrapulmonaires.
La TBC demeure encore un problème de santé publique en Tunisie. Le délai diagnostique est plus court dans les formes pulmonaires et pleurales comparé aux autres formes extrapulmonaires. Tous les cliniciens doivent être avertis de la possibilité de ces atteintes rares extrapulmonaires afin de raccourcir ces délais et d’améliorer le pronostic des patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2017
Publié par Elsevier Masson SAS.