Les connaissances et attitudes en matière de tuberculose se sont révélées inappropriées, même au sein du corps soignant selon nos observations empiriques. Le présent travail se proposait d’évaluer ces éléments et l’impact sur eux du stage de pneumologie, chez les futurs médecins.
Cette étude transversale a été menée de janvier à avril 2017 au sein de quatre facultés de médecine du Cameroun (Banganté, Douala, Nkolondom et Yaoundé). Les étudiants de 5e et 6e année étaient inclus selon un échantillonnage aléatoire. Les données étaient recueillies par hétéro questionnaire lors d’un entretien privé, et traitées par les logiciels Excel 2010 et Epi Info 7.0. Les connaissances étaient jugées bonnes, moyennes ou insuffisantes pour des taux de bonnes réponses respectifs de >ou=80 %, [65 %–80 % [et <65 %. Les attitudes étaient classées en néfastes, erronées, approximatives et juste sur une échelle de valeur croissante. La recherche de facteurs associés au passage en pneumologie se faisait avec un seuil de significativité de 0,05.
Au total, 607 participants ont été inclus dont 367 (60,5 %) de sexe féminin, avec un âge moyen de 23,95±1,9 ans. Près de la moitié (45,1 %) avaient effectué un stage de pneumologie et 79,9 % des autres l’auraient souhaité. Les connaissances étaient moyennes pour une grande majorité (80,9 %) d’entre eux. Les points les mieux connus étaient la définition (92,4 %), les formes contagieuses (100 %), la durée du traitement (91,8 %) et la bonne indication de la vaccination par le BCG (99,8 %). Les points les moins bien connus étaient les indications de la chimioprophylaxie (18,1 %), son schéma (41,2 %) et les voies de développement de la maladie chez le sujet porteur du VIH (32,3 %). Les fréquences moyennes des attitudes justes, approximatives, erronées et néfastes étaient respectivement 60,7 % ; 24,7 % ; 11,6 % et 3,8 %. Le passage en pneumologie était significativement associé à de bonnes connaissances (p=0,0008), une attitude juste face à un patient bacilifère (p=0,0000) et la pratique d’une éducation sur la toux (p=0,0001).
Dans cette étude, les connaissances et attitudes sur la tuberculose des étudiants en fin de formation médicale étaient moyennes. Le passage en pneumologie était corrélé à un bon niveau de connaissances et à certaines attitudes correctes. Compte tenu du poids épidémiologique et socio-économique de la tuberculose au Cameroun, le stage de pneumologie pourrait être rendu obligatoire dans le cursus de formation en médecine.
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Publié par Elsevier Masson SAS.