Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est fréquemment associé aux pathologies respiratoires chroniques notamment la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Pour autant, l’effet du RGO sur l’évolution clinique et fonctionnelle des patients BPCO n’est pas clairement élucidé. Notre étude a pour objectif d’étudier la prévalence du RGO chez les patients BPCO, le rapport avec la sévérité de la maladie ainsi que son influence sur le nombre d’exacerbations, le profil spirométrique et la qualité de vie.
Il s’agissait d’une étude transversale incluant 61 patients suivis pour BPCO. Les données cliniques et fonctionnelles ont été récupérées des dossiers médicaux. Tous nos patients ont répondu au questionnaire RSI (reflux symptôme index) et au questionnaire COPD Assessment Test (CAT). Pour le RSI, un score ≥13 est significatif d’une symptomatologie de RGO. Une étude comparative selon la présence de symptomatologie de RGO a été menée.
Notre étude a inclus 59 hommes et 2 femmes avec un âge moyen de 64 ans±11 ans. Tous les patients sont tabagiques avec une intoxication moyenne estimée à 57 PA±42. Une symptomatologie de reflux a été identifiée chez 17 patients soit 27,9 %. Deux groupes ont été identifiés : groupe1 (G1) : score RSI≥13 n=17 et groupe 2 (G2) : score RSI <13 n=44. Nous avons observé plus de comorbidités dans le groupe 1, en particulier, plus de diabète avec une différence statistiquement significative : 29 % du G1 vs 9 % du G2, (p=0,049). Pour la dyspnée qui a été evaluée par l’échelle mmrc on n’a pas constaté de différence significative, Un nombre d’exacerbations ≥2 par an plus élevé a été constaté dans G1 : 52,9 % vs 37 %(p=0,13). De même les patients du G1 avaient un score de CAT plus élevé avec un score ≥10 chez 100 % des patients du G1 vs 69 % du G2, (p=0,007). Nous n’avons pas observé de différence significative entre les deux groupes concernant la valeur du VEMS.
Notre étude montre que le RGO est fréquent chez les patients BPCO et il semble que la présence de RGO dans la BPCO aggrave la sévérité de la maladie, augmente le nombre d’exacerbations et altère la qualité de vie des patients. D’autres études à plus large échelle sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
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Publié par Elsevier Masson SAS.