Évolution de la prescription des traitements inhalés chez les patients BPCO après l’étude FLAME (Colibri-BPCO) - 31/01/18
Résumé |
Introduction |
Les recommandations pour la prescription des traitements inhalés ont évolué à la suite de l’étude FLAME (mai 2016), qui a montré le bénéfice d’une double bronchodilatation de longue durée pour réduire la dyspnée et la fréquence des exacerbations. Grâce à l’observatoire Colibri-BPCO qui collecte les données de 4300 patients depuis 2012, nous avons voulu analyser l’impact éventuel des résultats de cette étude sur les prescriptions de traitements inhalés observées en vraie-vie.
Méthodes |
Au total, 3007 patients remplissant des critères d’exhaustivité minimaux (sexe, âge, IMC, tabagisme, VEMS, CVF, traitement, exacerbations, comorbidités) ont été sélectionnés, puis séparés en 2 groupes : 2190 (73 %) inclus avant mai 2016, et 817 (27 %) inclus après juin 2016. Nous avons ensuite comparé la charge thérapeutique prescrite dans ces groupes. La charge thérapeutique a été définie en 5 catégories mixant les bronchodilatateurs (BDI) ß2 agonistes (ß2), anticholinergiques (AC) et corticoïdes inhalés (CI) de courte (court) et longue durée d’action (long). A : non-traité ou BDI court seul B : 1 BDI long (ß 2 ou AC) C : 2 BDI long (ß 2 et AC) D : 1 BDI long+CI E : 2 BDI long+CI.
Résultats |
Répartition des charges thérapeutiques avant/après FLAME : Tableau 1. Les populations avant/après FLAME sont identiques pour l’âge, l’IMC, la qualité de vie (CAT) et les comorbidités. En revanche, le recrutement des patients après FLAME comprend légèrement plus de GOLD I (24 % vs 18 %), moins de patients dyspnéiques (MRC≥2 à 50 % vs 57 %) et moins de patients exacerbateurs (29 % vs 33 %). Chez les patients peu sévères (GOLD I et MRC<2), la charge thérapeutique A (non-traité ou BDI court seul) a significativement augmenté en comparaison de la période pré-FLAME.
Conclusion |
Trois évolutions significatives sont observées dans la prescription des traitements inhalés après l’étude FLAME : (1) Une augmentation de la charge thérapeutique A (non-traité ou BDI court seul), en particulier chez les patients GOLD I non-dyspnéiques, indiquant que le recours aux traitements inhalés est moins systématique chez ces patients peu sévères ; (2) une augmentation significative de la charge thérapeutique C (bithérapie AC+ß2). Cette augmentation est certainement imputable aux conclusions de l’étude FLAME ; (3) une réduction importante des charges thérapeutiques D (ß2+CI) et surtout E (ß2+AC+CI) ce qui montre que le recours aux corticoïdes inhalés a diminué, conformément aux recommandations.
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