83 - Pneumopathie au thalidomide - 31/03/08
Parmi les effets secondaires de la thalidomide, les atteintes pulmonaires sont très rares notamment les pneumopathies d’hypersensibilité. Nous rapportons un cas de pneumopathie à la thalidomide chez une patiente de 62 ans, suivie pour un myélome multiple à chaînes légères, traitée par chimiothérapie, autogreffée et mise sous thalidomide. Sept jours après, la patiente a accusé une dyspnée d’effort et une toux sèche associées à un rash cutané au niveau du visage, du dos et des membres inférieurs et à une altération de l’état général. L’examen clinique retrouve des râles crépitants diffus aux 2 champs pulmonaires. La radiographie thoracique note des opacités réticulo-micronodulaires diffuses, prédominant aux niveaux des bases et confluentes. La TDM thoracique objective un aspect en mosaïque au niveau des 2 lobes inférieurs et des DDB cylindriques du culmen et du fowler gauche. Dans le liquide de lavage bronchiolo-alvéolaire (LBA), la recherche de germes, de parasites, de virus et de Mycobacterium tuberculosis est négative. Le LBA note une hyperlymphocytose à 26 % de la cellularité globale de type CD8. Le diagnostic d’une pneumopathie d’hypersensibilité à la thalidomide est retenu. La malade est mise sous oxygénothérapie et prednisolone à raison de 60 mg/j. L’évolution est marquée par la régression rapide des signes fonctionnels respiratoires et un nettoyage radiologique. A la lumière de cette observation, nous rappelons les difficultés du diagnostic des pneumopathies médicamenteuses.
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