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Caractéristiques du pneumothorax spontané primitif chez les fumeurs de cannabis - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.285 
E. Ben Jemia 1, , O. Ben Moussa 1, H. Ouertani 1, K. Chaabi 1, Y. Ben Attig 2, M.S. Boudaya 2, H. Zaibi 1, H. Aouina 1
1 Service de pneumologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 
2 Service de chirurgie A, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La consommation du cannabis représente un fléau mondial, en particulier parmi les jeunes. L’objectif de cette étude était de décrire les particularités cliniques, radiologiques et évolutifs du pneumothorax spontané primitif (PSP) chez les fumeurs de cannabis.

Méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective incluant des patients hospitalisés pour PSP aux services de pneumologie et de chirurgie thoracique de l’hôpital Charles Nicolle entre janvier 2018 et décembre 2022. Nous avons réparti les patients en deux groupes : G1 : 81 fumeurs de cannabis (44 %) et G2 : 102 patients non-fumeurs de cannabis.

Résultats

Nous avons inclus 183 patients avec PSP, dont 81 fumeurs de cannabis (G1=44 %) avec une consommation moyenne de 52 joints/mois et une intoxication tabagique plus importante (p=0,04). Les patients du G1 étaient plus jeune (28 ± 7 ans vs 31±11 ans ; p=0,026) avec une nette prédominance masculine (100 % hommes dans G1 vs 1 femme dans G2). Les conditions socioéconomiques étaient mauvaises chez 73 % des patients du G1 vs 50 % du G2 (p=0,005). Les signes fonctionnels (toux et douleurs thoraciques) ne différaient pas, contrairement à la dyspnée (G1 : 54 % vs G2 : 38 % ; p=0,022). Le morphotype longiligne était prédominant dans le G1 (p=0,006). La tolérance clinique et la présentation radiologique du PSP étaient similaires dans les 2 groupes (p>0,05). En revanche, la durée moyenne du drainage thoracique était plus prolongée dans le G1 (6,8jours vs 5,7jours ; p=0,03), ainsi que la durée d’hospitalisation (7,7 vs 6,5jours ; p=0,04). L’indication chirurgicale ne différait pas (p=0,4). Cependant, l’exploration chirurgicale avait montré plus d’emphysème de découverte peropératoire chez le G1 (p=0,02). Les complications intra-hospitalières et la récidive à distance ne différaient pas entre les 2 groupes.

Conclusion

Jusqu’à présent, la relation entre le cannabis et les pathologies pulmonaires demeure difficile à établir. Notre étude montre que le PSP chez les fumeurs du cannabis affecte des sujets jeunes, tabagiques et longilignes. Toutefois, des études plus larges devraient être réalisées pour mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 144 - janvier 2024 Retour au numéro
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