Essai randomisé contrôlé comparant l’association pembrolizumab plus chimiothérapie à la chimiothérapie seule dans le mésothéliome pleural avancé, non prétraité (essai IND. 227, IFCT-1901) - 09/01/24
Résumé |
Introduction |
Le mésothéliome pleural (MP) se présente habituellement à un stade avancé et s’avère alors incurable. Depuis 20 ans, la chimiothérapie associant sel de platine et pemetrexed est un standard thérapeutique dans cette situation. Nous avons fait l’hypothèse que l’adjonction d’un anticorps anti-PD1 (pembrolizumab) à la chimiothérapie améliorerait la survie des patients souffrant de MP.
Méthodes |
Cet essai de phase 3, international, randomisé, en ouvert a été conduit dans 51 centres hospitaliers au Canada, en Italie et en France. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans et plus, souffraient de MP avancé, prouvé histologiquement et non pré-traité, et avaient un indice de performance (selon l’Eastern Oncology Cooperative Group) de 0 ou 1. Ils ont été randomisés (1 :1) entre chimiothérapie [cisplatine (75mg/m2) ou carboplatine (aire sous la courbe de concentration sur temps 5–6mg/mL/min) plus pemetrexed (500mg/m2), en intraveineux toutes les 3semaines jusqu’à 6 cycles], avec ou sans pembrolizumab 200mg en intraveineux toutes les 3semaines (jusqu’à 2 ans). Le critère de jugement principal était la survie globale. Les critères de jugement secondaires comprenaient la survie sans progression, le taux de réponse, la tolérance et la qualité de vie.
Résultats |
Entre le 31/01/2017 et le 04/09/2020, 440 patients ont été inclus et randomisés entre chimiothérapie seule (n=218) ou avec pembrolizumab (n=222). Trois cent trente-trois (76 %) patients étaient des hommes, l’âge médian était de 71 ans. Au moment de l’analyse finale (15/12/2022), avec un suivi médian de 16,2 mois, la survie globale était significativement plus longue dans le bras avec pembrolizumab (hazard ratio pour le décès : 0,79, intervalle de confiance à 95 % [IC95 %]: 0,64–0,98 ; p bilatéral : 0,0324). La survie médiane et le taux de survie à 3 ans étaient respectivement de 17,3 mois (IC95 %: 14,4–21,3) et 25 % (IC95 %: 20–33 %) dans le bras chimiothérapie plus pembrolizumab, contre 16,1 mois (IC95 %: 13,1–18,2) et 17 % (IC95 %: 13–24 %) dans le bras chimiothérapie seule. La survie sans progression et le taux de réponse étaient également plus élevés dans le bras expérimental. Des effets secondaires reliés au traitement de grade 3 ou 4 ont été observés chez 27 % des patients dans le bras avec pembrolizumab et chez 15 % des patients dans le bras chimiothérapie seule.
Conclusion |
Chez les patients souffrant de MP avancé, l’adjonction du pembrolizumab à la chimiothérapie standard associant sel de platine et pemetrexed a résulté en un allongement significatif de la survie globale, et ce avec une tolérance acceptable. Cette combinaison de chimio-immunothérapie devient une nouvelle option thérapeutique en première ligne pour le MP de stade avancé.
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Vol 16 - N° 1
P. 16-17 - janvier 2024 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?