Particularités de l’hémoptysie chez les toxicomanes - 09/01/24
Résumé |
Introduction |
L’hémoptysie est définie par le rejet du sang provenant des voies aériennes sous-glottiques lors des efforts de toux. C’est un motif d’hospitalisation fréquent dans les pathologies respiratoires. Notre objectif était de déterminer les particularités cliniques et thérapeutiques de l’hémoptysie chez les toxicomanes.
Méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective et comparative incluant des patients hospitalisés pour hémoptysie au service de pneumologie de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis entre 2015 et 2022. Deux groupes ont été individualisés : G1 : patients toxicomanes et G2 : patients non toxicomanes.
Résultats |
Nous avons inclus 200 patients hospitalisés pour hémoptysie dont 26 patients (13 %) étaient des toxicomanes (24 hommes et 2 femmes). Les patients toxicomanes étaient plus jeunes (41±12 ans vs 54±16 ans ; p<0,01). Le tabagisme était présent chez 80 % du G1 vs 54 % du G2 (p=0,04). Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les deux groupes concernant les comorbidités associées (p=0,26). L’hémoptysie était associée à une altération de l’état général chez 80 % des patients du G1 vs 14 % du G2 (p<0,01). L’hémoptysie était plus souvent modérée (50–300mL/24h) dans le G1 (57 %) alors qu’elle était de faible abondance (<50mL/24h) dans le G2 (57 %), (p=0,02). La récidive de l’hémoptysie était plus présente dans le G1 (57 % vs 20 % ; p=0,01). Il n’existait pas de différence significative concernant les étiologies (p=0,49) et la tuberculose était l’étiologie la plus diagnostiquée chez les toxicomanes (98 %). Tous les patients ont eu un traitement médical par étamyslate, le traitement par acide tranexamique a été indiqué chez 3 sujets du G1 vs 8 du G2 (p=0,7). Quatre sujets du G1 ont nécessité une transfusion artérielle. Le traitement chirurgical a été réalisé chez 2 patients du G1 (une lobectomie d’hémostase et une ligature des artères bronchiques) vs 10 patients du G2 (p=0,4). L’embolisation artérielle n’a été réalisée que chez un patient du G2.
Conclusion |
L’hémoptysie chez les toxicomanes semble être plus abondante et plus récidivante. En revanche, la prise en charge thérapeutique ne diffère pas chez ces patients.
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Vol 16 - N° 1
P. 209-210 - janvier 2024 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?