Est-il important de phénotyper les patients recevant une VNI à domicile ? Analyse des résultats des premiers 2052 patients inclus dans la Cohorte ANTADIR-GAVO2 - 09/01/24
Résumé |
L’efficacité clinique de la ventilation non invasive de longue durée (VNILD) est à ce jour démontrée. Or la VNILD s’applique à des pathologies différentes et hétérogènes en termes de physiopathologie, de mécanique ventilatoire et d’évolution. La cohorte ANTADIR-GAVO2 a comme objectif d’analyser prospectivement les données des patients relevant d’une VNILD en France. L’objectif de cette étude est de recenser les spécificités des patients selon les différentes étiologies d’insuffisance respiratoire chronique (IRC).
Méthodes |
Étude multicentrique prospective et observationnelle. L’étiologie de l’IRC, les données démographiques, comorbidités, gaz du sang, fonction respiratoire, type de ventilateur, mode et paramètres ventilatoires et interfaces, les circonstances, lieu et motif de mise en route ont été analysés.
Résultats |
De mai 2015 à janvier 2019, 2052 patients (54% hommes, âge 66 (58–74), IMC 26 (21–34)) ont été inclus dans 20 centres. Les étiologies principales sont: BPCO (32%) sclérose latérale amyotrophique (SLA, 37%), syndrome obésité hypoventilation (SOH 27%), myopathies (4,3%). Le profil démographique, fonctionnel et des gaz du sang des différences étiologies au moment de la décision de la VNILD est montré dans le tableau 1. Les comorbidités les plus fréquentes sont: cardio-vasculaires dans 57% des cas (HTA 13%), 43% métaboliques (diabète 19,4%) et un tabagisme actuel ou ancien chez 53% des patients. Elles sont plus fréquentes chez les SOH et les BPCO (p<0,001%) qui sont davantage obèses (p<0,001). 56% des patients sont ventilés avec un ventilateur niveau 1. Un ventilateur niveau 2 est plus fréquemment utilisé dans les myopathies et la SLA (p<0,01). Un masque facial est utilisé chez 84% des patients sans différence entre les étiologies. 99,8% des patients sont ventilés en mode barométrique et 98,5% par un circuit à fuite. 71% de patients sont ventilés en mode ST. Le mode S est plus significativement appliqué chez les BPCO et l’hybride chez les SOH (p<0,001). Chez 56% des patients la VNI est introduite à l’état stable sans différences entre les étiologies. Une hypercapnie aux GDS est le motif plus fréquent de mise en route à l’état stable (56%), mais la présence de symptômes était le principal motif chez les SLA (42%, p<0,03). L’AI, EPAP et la fréquence de sécurité sont respectivement 10 (8–12) cmH2O, 6 (5–8) cm H20 et 14 (14–16) c/min, avec une AI et une PEP significativement plus élevée chez les BPCO et SOH (p<0,003) (Tableau 1).
Conclusion |
Cette étude reflète les pratiques de la VNILD en France. Elle montre des différences importantes de profil entre les patients insuffisants respiratoires nécessitant la même technique de support ventilatoire. Cela souligne l’intérêt de tenir compte de phénotype des patients afin d’optimiser leur prise en charge.
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Vol 16 - N° 1
P. 34 - janvier 2024 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?