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Basophiles sanguins, toux nocturne et asthme chez l’adulte en population générale : la cohorte CONSTANCES - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.088 
R. Nadif 1, , J. Henny 2, T. Tsiavia 1, C. Ribet 2, M. Goldberg 2, M. Zins 2, L. Orsi 1, N. Roche 3
1 INSERM U1018, Villejuif, France 
2 INSERM UMS011, Villejuif, France 
3 INSERM U1018, AP–HP, Institut Cochin (UMR 1016), Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Avec les éosinophiles et les neutrophiles, les basophiles ont des fonctions initiatrices et effectrices dans l’allergie et l’inflammation. Leur rôle dans l’asthme reste largement inexploré, en particulier dans les études en population.

Méthodes

Les adultes de la cohorte Française CONSTANCES disposant de données sur l’asthme et la numération formule sanguine ont été inclus. L’asthme actuel a été défini par la déclaration, au cours des 12 derniers mois, de crises d’asthme, de symptômes ou de traitements. Quatre phénotypes inflammatoires ont été définis à partir de seuils sanguins d’éosinophiles (250 cellules/mm3) et de neutrophiles (5000 cellules/mm3): paucigranulocytique, neutrophilique, éosinophilique et mixte. Pour les basophiles, les percentile (Perct)75 (54 cellules/mm3), Perct90 (72 cellules/mm3) et Perct97,5 (100 cellules/mm3) ont été utilisés comme seuils. Les associations transversales des basophiles avec les caractéristiques et les phénotypes de l’asthme ont été étudiées à l’aide de modèles logistiques ajustés sur l’âge, le sexe, le tabagisme, le niveau d’éducation, l’indice de déprivation français, le traitement et l’indice de masse corporelle.

Résultats

La population d’analyse comprenait 117 304 adultes (âge moyen 47 ans, 54% de femmes, 17% de fumeurs, 13% déclarant de l’asthme-vie). Le nombre de basophiles variait de 27 à 43 cellules/mm3, et était plus élevé chez les asthmatiques vie que chez les non-asthmatiques vie (moyenne ajustée: 44 versus 42 cellules/mm3, valeur de p<0,0001). Parmi les asthmatiques actuels (n=15206, 6% neutrophilique, 32% éosinophilique, 4% mixte), le nombre de basophiles était corrélé positivement et significativement avec le nombre d’éosinophiles (r=0,27) et de neutrophiles (r=0,15). Le nombre de basophiles différait selon les phénotypes (moyennes ajustées: 41, 47, 53 et 55 cellules/mm3chez les asthmatiques actuels avec un phénotype paucigranulocytique, neutrophilique, éosinophilique et mixte respectivement, valeur de p<0,0001). Un nombre élevé de basophiles était associé à un risque plus élevé d’être réveillé par une quinte de toux chez les 15 206 asthmatiques actuels (odds-ratio (OR) ajusté(a)=1,08 [1,00–1,17]; 1,07 [0,97–1,19]; 1,15 [0,95–1,39] pour les 3 seuils de percentiles de basophiles), et plus spécifiquement chez ceux ayant un phénotype éosinophilique (aOR=1,21 [1,07–1,36]; 1,22 [1,05–1,42]; 1,42 [1,10–1,84] pour les trois seuils). Aucune association n’a été trouvée avec les crises d’asthme, le score des symptômes d’asthme, la bronchite chronique, la dyspnée ou d’autres symptômes nocturnes.

Conclusion

Ces résultats préliminaires suggèrent un rôle réel des basophiles en tant qu’acteur et/ou biomarqueur complémentaire potentiel dans l’asthme. Des analyses longitudinales sont en cours.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 54 - janvier 2024 Retour au numéro
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