Le fondaparinux est proposé en cas de thrombopénie induite par l’héparine (TIH) mais hors AMM en France. Chez le patient cancéreux, il y a peu de données sur son utilisation. Nous rapportons deux cas de TIH traités avec succès dans cette situation.
Patient A, 59ans, de fonction rénale normale, traité par héparine non fractionnée (HNF) pour embolie pulmonaire (EP) avec adénocarcinome bronchique stade IV diagnostiqué simultanément. Au dixième jour, lors du relais par héparine de bas poids moléculaire, apparition d’une nécrose au point d’injection associée à une baisse des plaquettes de 312 à 209G/L. Patient B, 51ans, transplanté rénal avec clairance de la créatinine à 43mL/min ayant un adénocarcinome bronchique diagnostiqué lors d’une tamponnade. Apparition d’une EP après deux mois d’HNF administrée pour une thrombose de la fistule artérioveineuse et installation d’une thrombopénie à 117G/L (188G/L précédemment). Le diagnostic de la TIH a été confirmé par une recherche positive d’anticorps anti-PF4. L’HNF est remplacée par du fondaparinux à 7,5mg/jour (immédiatement pour A, après 48heures de danaparoide sodique pour B). Amélioration clinique de la maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) et réascension des plaquettes en 4jours pour A et 2jours pour B. Après 2mois de fondaparinux : pas de récidive thrombo-embolique, de rechute de la TIH ni de complication hémorragique.
Le fondaparinux peut constituer une alternative d’usage simple au danaparoide sodique pour traiter au long cours des MTEV compliquées de TIH chez des malades atteints de cancer bronchique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2014
Publié par Elsevier Masson SAS.