Bien que l’incidence de la miliaire tuberculeuse (MT) semble relativement stable en Tunisie, on note actuellement une modification de l’épidémiologie de cette maladie en rapport avec la pandémie du VIH et l’utilisation de médicaments immunosuppresseurs.
Vérifier si, indépendamment de la pandémie du VIH, les caractéristiques cliniques et épidémiologiques de la MT deviennent différentes en Tunisie.
Étude comparative incluant des patients ayant une MT diagnostiquée et traitée de 1990 à 1999 (G1, n=37) et des patients ayant une MT diagnostiquée et traitée de 2003 à 2013 (G2, n=53). Les patients infectés par le VIH ont été exclus.
La prévalence de la MT semble augmenter en Tunisie (G1 : 3,6 % vs G2 : 5,2 %, p<0,05). Il n’y avait pas de différence dans le sexe et l’âge entre les 2 groupes. La consommation d’alcool, la dyspnée et l’altération de l’état général étaient plus fréquentes dans le G2 (p>0,05). De même, l’anémie, les lésions radiologiques atypiques et les excavations étaient plus fréquentes dans le ce groupe (p<0,05). Le diagnostic était plus souvent retenu sur des arguments de présomption dans le G2 comparativement au G1 (respectivement 66 % vs 27 %, p<0,05). La localisation extra pulmonaire la plus fréquente était hépatique (n=6) dans le G1 et ganglionnaire dans le G2 (n=6). Tous les patients ont eu un traitement anti-tuberculeux. La mortalité était plus élevée dans le G2 (11 % vs 8 %, p>0,05).
La MT semble devenir plus fréquente et plus redoutable même chez les patients non infectés par le VIH. Son diagnostic est de plus en plus difficile, basé principalement sur la présentation clinique et les caractéristiques radiologiques.
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Publié par Elsevier Masson SAS.