Bien qu’elle soit plus fréquente chez les hommes (H), la BPCO affecte de plus en plus les femmes (F) en raison de l’augmentation du tabagisme féminin.
Dégager les spécificités de la BPCO chez la F tunisienne.
Étude rétrospective comparative incluant les patients suivis pour BPCO entre 2009 et 2013 qui étaient répartis en deux groupes : un 1er groupe comportant 30 F et un 2e groupe incluant 80 H.
Les F étaient plus jeunes (67ans vs 72ans ; p=0,06) avec une consommation tabagique moins fréquente (60 % vs 90 % ; p=0,021) et moins importante (45PA vs 60 PA ; p=0,014). Cependant, l’enfumage domestique était plus constaté chez les F (50 % vs 3 % ; p=0,001). La symptomatologie clinique était plus décrite chez les H que chez les F avec un délai de diagnostic plus long pour ces dernières (7ans vs 9ans ; p=0,061). Pour les F, le mode de révélation de la BPCO était l’exacerbation dans 70 % des cas versus 27 % des cas pour les H (p=0,002). La sévérité de la BPCO était comparable dans les deux groupes. Cependant l’HTAP était plus observée chez les F (20 % vs 8 % ; p=0,04). Les comorbidités étaient plus fréquentes chez les F : HTA (48 % vs 23 % ; p=0,01), dyslipidémie (31 % vs 13 % ; p=0,03), obésité (34 % vs 8 % ; p=0,002), anémie (40 % vs 23 % ; p=0,05), ostéoporose (4 % vs 0 %), SAOS (34 % vs 8 % ; p=0,002) et la dépression (7 % vs 0 %). Une bonne observance thérapeutique était comparable dans les deux groupes (60 % vs 64 % ; p=0,67).
Le diagnostic de BPCO était établi plus tardivement chez les F avec plus de complications (CPC) et plus de comorbidités. En Tunisie, malgré l’augmentation du tabagisme féminin, l’enfumage domestique reste une étiologie non négligeable de la BPCO chez la F.
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Publié par Elsevier Masson SAS.