Épidémiologie et prise en charge des cancers pulmonaires synchrones des carcinomes des voies aérodigestives supérieures - 21/12/15
Résumé |
Introduction |
Les cancers des voies aéro-digestives supérieures (CVADS) représentent 5 % de tous les cancers dans le monde. En France, 16 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. La fréquence des tumeurs synchrones varie entre 0,8 et 9,4 %. Les localisations synchrones secondaires sont par ordre de fréquence ORL (46 %), pulmonaires (23 %) puis œsophagiennes (9 %). La prise en charge des tumeurs synchrones ORL-poumon reste mal codifiée en 2015.
Méthodes |
Nous avons réalisé une étude multicentrique (5 centres) dont l’objectif principal était de décrire la présentation clinique et les modalités de prise en charge des patients présentant un CVADS et une tumeur pulmonaire synchrone lors du bilan d’extension initial. Tous les patients consécutifs de chaque centre, diagnostiqués entre le 1er janvier 2011 et le 30 juin 2015 ont été inclus.
Résultats |
Trente-sept patients ont été inclus entre le 1er mai 2014 et le 30 juin 2015. Il s’agissait essentiellement d’hommes (86 %) de 61,3ans en moyenne (IC95 [58,8–63,8]). Soixante-deux pour cent présentaient un tabagisme actif. Les localisations ORL les plus fréquentes étaient la cavité orale et le larynx. Le bilan d’extension comprenait une panendoscopie, un scanner cervico-thoracique et un TEP scanner. La tumeur pulmonaire était découverte soit sur le scanner thoracique (58 %) soit sur le TEP scanner (39 %). Quarante-neuf pour cent des tumeurs ORL étaient à un stade localement évolué (T3 et T4). La prise en charge de la tumeur ORL n’a pas été modifiée dans 59 % des cas alors que la tumeur ORL a entraîné une modification de la prise en charge de la tumeur pulmonaire dans 60 % des cas (délai, modification de chimiothérapie, annulation).
Conclusion |
Le pronostic vital semble nettement lié à la tumeur pulmonaire. Il semble nécessaire de mettre au point des stratégies thérapeutiques communes entre ORL et pneumologues avec notamment une RCP commune, qui pourrait accélérer le processus de prise en charge.
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