L’intérêt de la ventilation non invasive (VNI) au long cours dans la prise en charge des patients (pts) BPCO sévère à l’état stable reste controversé.
Afin d’identifier le profil des pts BPCO nécessitant une VNI à domicile et son impact sur l’évolution de la maladie, nous avons mené une étude rétrospective des dossiers de pts suivi entre 2013 et 2014 pour BPCO. L’indication de la VNI à domicile était posée devant une hypercapnie (PaCO2>55mmHg) persistante à l’état stable.
Nous avons inclus 102 pts BPCO, tous tabagiques avec un âge moyen de 66ans. La BPCO était classée : GOLD A (6 %), B (7 %), C (17 %) et D (70 %). Dans la moitié des cas, les pts avaient des comorbidités : diabète (13 %) et pathologie cardiovasculaire (37 %). Dans 42 % des cas, les pts étaient sous oxygénothérapie à domicile. La VNI à domicile était indiquée chez 20 pts (19,6 %) avec une bonne observance dans 80 % des cas. Le traitement de fond était basé sur les corticostéroïdes inhalés (96 %) en association avec les bronchodilatateurs inhalés de longue durée d’action (61 %) et la théophylline (69 %). Parmi les pts sous VNI à domicile, 70 % font au moins une exacerbation de BPCO par an avec recours à l’admission en réanimation dans la moitié des cas. La mise sous VNI à domicile était bénéfique pour tous les pts avec amélioration de la dyspnée d’effort, de la qualité de vie et correction de la PaCO2 (<45mmHg dans 70 % des cas et <50mmHg dans 30 %). Néanmoins, plusieurs contraintes, telles que l’âge avancé et la présence de comorbidités rendent son utilisation difficile.
Nos résultats confirment le bénéfice de la VNI à domicile en termes de contrôle de l’hypercapnie diurne. D’autres études prospectives sont nécessaires pour mieux déterminer l’impact de la VNI à domicile sur la survie et pour mieux définir la population de pts chez lesquels se pose cette indication.
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© 2015
Publié par Elsevier Masson SAS.