Les pneumopathies à bactéries multirésistantes (BMR) sont fréquentes et aggravent le pronostic des malades admis en réanimation. L’objectif est d’évaluer l’incidence, identifier les facteurs de risque et les éléments pronostiques.
Étude rétrospective au service de réanimation médicale sur une période de 24 mois. Ont été inclus les patients ayant présenté une pneumopathie à BMR. Un groupe témoin constitué par les patients admis au service de réanimation, et n’ayant pas développé de germes multirésistants. Ont été exclus de l’étude les patients ayant présenté un site d’infection à BMR autre que pulmonaire. Plusieurs variables ont été recueillies et analysées puis comparées entre les deux groupes.
Deux cent cinquante-quatre patients admis au service parmi lesquels 61 ont présenté une pneumopathie à BMR correspondant à une incidence de 24 %. Les facteurs de risque significatifs des pneumopathies à BMR en analyse univariée ont été la ventilation artificielle, les canules de trachéotomies, la sédation, l’alimentation parentérale, l’âge avancé, le sexe masculin, un score Mac Cabe élevé et une antibiothérapie préalable. Les facteurs pronostiques significatifs ont été l’âge avancé, les antécédents de diabète, les scores des gravités élevés, l’infection par l’Acinectobacter baumanii, et le délai court entre la ventilation artificielle et l’infection. En analyse multivariée, seul l’âge avancé, le sexe masculin, la sédation, l’antibiothérapie préalable et l’infection par l’A. baumanii ont été retenu. L’acquisition d’une pneumopathie à bactéries multirésistantes augmente la durée de séjour, et accroît le risque de mortalité. Ceci a été vérifié de façon statistique, et semble être lié au terrain, à la gravité de la pathologie et au germe responsable.
Les pneumopathies à BMR sont responsables d’une morbidité et une mortalité très élevées, et les facteurs de risque semblent être nombreux et variés.
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Publié par Elsevier Masson SAS.