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Particularités des pleurésies du sujet infecté par le VIH en milieu tropical - 11/01/17

Doi : 10.1016/j.rmr.2016.10.266 
S. Adambounou 1, , H. Issa 1, N.M. Assao 2, A.G. Gbadamassi 1, J. Metchendje 1, K. Adjoh 1
1 Université de Lomé, Lomé, Togo 
2 Université de Niamey, Niamey, Niger 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les pleurésies sont fréquentes en pratique pneumologique. En Afrique, ses étiologies semblent dominées par les causes infectieuses. L’infection VIH a-t-elle une influence sur le profil de ces pleurésies ?

Méthodes

Il s’agit d’une étude transversale, analytique et comparative des cas de pleurésies chez les patients séropositifs au VIH (VIH+) versus séronégatifs (VIH−). L’étude a été menée chez les patients hospitalisés du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2015 dans le service de pneumologie du CHU Sylvanus Olympio de Lomé (Togo).

Résultats

La taille de notre population d’étude était de 274 patients repartis en 90 dans le groupe VIH+ et 184 dans le groupe VIH−. L’âge moyen était de 39,78±8,82 ans dans le groupe VIH− contre 48,48±17,81 ans dans le groupe VIH+. La proportion des femmes était de 57,78 % dans le groupe VIH+ contre 41,30 % dans le groupe VIH−. La fréquence des signes fonctionnels respiratoires était identique dans les deux groupes. En revanche, les signes généraux étaient plus marqués dans le groupe VIH+ : fièvre (p<0,005), anorexie (p=0,03), asthénie (p=0,01), amaigrissement (p=0,006). Des adénopathies périphériques étaient significativement notées dans le groupe VIH+ (p=0,01). Il n’y avait pas de différence quant à la localisation de la pleurésie (p=0,49), ni à son abondance (p=0,89). L’aspect du liquide pleural était jaune citrin, purulent ou hémorragique respectivement dans 68,47 %, 14,13 % et 17,4 % dans le groupe VIH− contre 62,22 %, 35,55 % et 02,23 %. Dans le groupe VIH−, le liquide était exsudatif dans 90,22 % contre 97,78 % dans le groupe VIH+ (p=0,03). La biopsie pleurale a été plus rentable dans 81,03 % des indications dans le groupe VIH− contre 63,51 % dans le groupe VIH+ (p=0,02). La tuberculose était significativement en cause dans le groupe VIH+ (p=0,002) alors que les néoplasies étaient plus fréquentes dans le groupe VIH−. Un germe a pu être isolé, en cas de pleurésie purulente, dans le groupe VIH+ (p=0,031). Dans le groupe VIH+, une proportion de 55,55 % des patients avait un taux de CD4+ inférieur 350. Le taux de décès était lié à l’infection VIH (p<0,0001) et à la gravité de l’immunodépression.

Conclusion

L’infection VIH semble aggraver le tableau clinique des pleurésies. Elle favorise les causes tuberculeuses. Le pronostic dépend de la sévérité de l’immunodépression. La mise précoce sous traitement antirétroviral et le suivi des patients infectés par le VIH pourraient contribuer à réduire la fréquence des pleurésies dans cette catégorie de sujets fragiles.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 34 - N° S

P. A115 - janvier 2017 Retour au numéro
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