La sarcoïdose est une maladie inflammatoire systémique de cause inconnue qui atteint préférentiellement les poumons, mais peut atteindre d’autres organes. L’objectif de ce travail est d’étudier les manifestations extrathoraciques au cours de la sarcoïdose et leurs particularités cliniques, paracliniques et évolutives.
Nous avons mené une étude rétrospective portant sur tous les dossiers de patients hospitalisés pour une sarcoïdose, colligés au service des maladies respiratoires du CHU la Rabta de 2000 à 2015. Le diagnostic de sarcoïdose étant retenu sur des éléments de forte présomption clinique radiologique, immunologique avec ou sans preuve histologique.
Sur les 100 cas de sarcoïdose médiastino-pulmonaires colligées, des manifestations extrathoraciques ont été retrouvées chez 44 patients. La moyenne d’âge était de 57,66 ans (extrêmes : 26–82 ans), le sexe ratio était à 0,33. Le tabagisme actif était retrouvé dans 11,4 % des cas. Parmi les patients, 11,5 % avaient des antécédents de tuberculose, 27,3 % des patients étaient hypertendus et 18,2 % avaient un diabète. La symptomatologie était dominée par la dyspnée (50 %) et la toux (52,3 %). Les signes généraux étaient présents dans 43,2 % des cas. La localisation thoracique était présente chez tous nos patients. Il s’agissait d’une sarcoïdose aux stades I, II, III et IV dans respectivement 20 %, 43 %, 18,3 % et 9,3 % des cas. Les atteintes extra-thoraciques étaient dominées par l’atteinte cutanée (45,5 %), l’atteinte hépatosplénique (20,5 %). Une hypercalcémie retrouvée dans 9,5 %, l’atteinte neurologique (6,8 %) et atteinte ophtalmique (6,8 %). Une preuve histologique a été obtenue chez 59,1 % des patients : par une biopsie bronchique dans 61,1 %, une biopsie des glandes salivaires dans 8,3 % et une biopsie cutanée dans 22,2 %. La fibroscopie bronchique avec LBA était réalisée chez 37 malades. Une lymphocytose a été retrouvée dans 73 % des cas avec une moyenne de 30,11 %. Le rapport CD4/CD8 moyen était à 3,37 (extrêmes 0,2-14,5). Un traitement a été proposé chez 79 % des patients. Une corticothérapie générale a été instaurée dans 70,5 % des cas, associée aux immunosuppresseurs dans 7 cas et aux antipaludéens de synthèse dans 4 cas. Chez les malades traités, l’évolution était favorable dans 60,5 %.
Les localisations extra thoraciques ne sont pas rares et sont dominées par l’atteinte cutanée. Nos résultats sont conformes avec la littérature.
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Publié par Elsevier Masson SAS.