Le pattern ventilatoire restrictif est une entité fonctionnelle très peu étudiée dans le monde, notamment dans les pays en voie de développement. Ce trouble est considéré comme un facteur de risque de mortalité globale et spécifique cardiovasculaire, respiratoire et cancéreuse. Le but de cette étude était de déterminer la prévalence du pattern restrictif et ses déterminants dans une zone semi-urbaine/rurale d’Afrique subsaharienne.
Dans cette étude transversale allant de novembre 2015 à avril 2016 (6 mois) dans le district de santé de Bandjoun à l’Ouest Cameroun, étaient inclus de manière aléatoire les sujets âgés de 40 ans et plus. Le pattern restrictif spirométrique était défini comme un rapport du volume expiratoire maximal à la 1re seconde (VEMS)/capacité vitale forcée (CVF)≥limite inférieure de la normale et une CVF<80 %. La régression logistique a été utilisée pour identifier les déterminants du pattern ventilatoire restrictif.
Au total 1201 sujets ont été inclus dans notre étude dont 755 (62,9 %) étaient de sexe féminin et leur âge moyen (écart-type) était de 58 (12) ans. La prévalence du pattern spirométrique restrictif (intervalle de confiance à 95 %) était de 37,8 (35,1–40,5) %. Le pattern restrictif léger était retrouvé chez 181 (39,9 %) sujets, 204 (44,9 %) et 69 (15,2 %) sujets avaient respectivement une restriction modérée et sévère. En analyse multivariée, les facteurs associés indépendants du pattern ventilatoire restrictif étaient le bas niveau d’éducation [odds ratio (intervalle de confiance à 95 %) : 1,57 (1,17–2,10)], le sexe féminin [1,5 (1,11–2,03)] et un indice de masse corporelle (IMC)≥25kg/m2 [1,36 (1,03–1,7)].
La prévalence du pattern spirométrique restrictif est très élevée en zone semi-urbaine/rurale du Cameroun. La lutte contre les déterminants modifiables du pattern spirométrique restrictif permettrait de réduire le fardeau de cette entité fonctionnelle.
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Publié par Elsevier Masson SAS.