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Hypertension artérielle pulmonaire et troubles respiratoires du sommeil : une histoire de fluide ? - 11/01/17

Doi : 10.1016/j.rmr.2016.10.100 
E.-M. Jutant 1, , C. Sattler 2, M. Humbert 2, T. Similowski 3, I. Arnulf 1, G. Garcia 2, S. Redolfi 1
1 Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière Charles-Foix, service de pathologies du sommeil (département « R3S »), AP–HP, Paris, France 
2 Service de pneumologie, centre de référence de l’hypertension pulmonaire sévère, département hospitalo-universitaire thorax innovation, hôpital de Bicêtre, AP–HP, Le Kremlin-Bicêtre, France 
3 Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière Charles-Foix, service de pneumologie et réanimation médicale (département « R3S »), AP–HP, Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les troubles respiratoires du sommeil (hypoxémie nocturne et apnées du sommeil) sont fréquents dans l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) mais leur physiopathologie reste incertaine. Le déplacement rostral nocturne de fluide est impliqué dans les troubles respiratoires du sommeil de plusieurs pathologies caractérisées par une rétention hydro-sodée comme l’insuffisance cardiaque, l’insuffisance rénale terminale ou l’hypertension artérielle résistante mais n’a jamais été étudié dans l’HTAP. Nous faisons l’hypothèse que le déplacement nocturne de fluide des membres inférieurs vers la partie haute du corps favorise les troubles respiratoires du sommeil dans l’HTAP.

Méthodes

Chez 7 patients non obèses ayant une HTAP idiopathique ou héritable stable sur le plan clinique et hémodynamique (cathétérisme cardiaque droit réalisé dans les 15jours précédents), nous avons réalisé une polysomnographie et mesuré le volume de fluide dans les jambes par impédancemétrie ainsi que la circonférence des chevilles, des mollets et du cou, avant et après le sommeil. Les patients étaient appariés sur le sexe, l’âge et l’indice de masse corporelle (IMC) avec 7 patients contrôles. 30 patients avec HTAP et 30 contrôles sont prévus à terme.

Résultats

Sur 7 patients avec HTAP (85 % de femmes, âge 47±13ans, IMC 24±3kg/m2), un seul avait un index d’apnées-hypopnées élevé (39/heure) en raison d’apnées centrales, 2 avaient une hypoxémie nocturne (saturation en oxygène90 % pendant60min) sans apnée et un recevait une oxygénothérapie nocturne. Comparativement aux 3 patients avec HTAP sans troubles respiratoires du sommeil, ces 4 patients ne présentaient pas de différence clinique ou hémodynamique mais ils avaient un déplacement rostral nocturne de fluide deux fois plus important (234±52mL contre 118±24mL ; p=0,03) et une tendance à une plus grande modification nocturne de la circonférence du cou et des mollets. Il n’y avait pas de différence significative dans le déplacement nocturne de fluide entre les patients avec HTAP avec ou sans trouble respiratoire nocturne et les contrôles.

Conclusion

Le déplacement rostral nocturne de fluide semble participer à la survenue d’hypoxémie nocturne et d’apnées dans l’HTAP.

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© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 34 - N° S

P. A47 - janvier 2017 Retour au numéro
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