Pathologie pulmonaire infiltrative diffuse survenant chez des patients traités par les inhibiteurs des points de contrôle immunitaire (immunothérapie) - 11/01/17
, J. Cadranel 2, N. Meyer 3, A. Lusque 4, G. Zalcman 5, D. Moro-Sibilot 6, J.M. Michot 7, J. Raimbourg 8, N. Girard 9, L. Thiberville 10, D. Planchard 7, A.C. Metivier 11, F. Barlesi 12, E. Dansin 13, M. Perol 14, E. Pichon 15, J.D. Fumet 16, V. Gounant 17, S. Collot 18, M. Jaffro 18, G. Prévot 19, J. Milia 20, J. Mazieres 21Résumé |
Introduction |
L’immunothérapie anticancéreuse est devenue un standard thérapeutique en oncologie. Les inhibiteurs de points de contrôles immunitaires (ICI) sont généralement bien tolérés, mais peuvent aussi générer des effets indésirables d’origine immunologique. Depuis les premiers essais, le risque de pathologie pulmonaire infiltrative diffuse (PPID) est identifié comme un événement rare mais potentiellement mortel.
Méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective pendant 5 mois dans des centres expérimentés dans l’utilisation des ICI dans les essais cliniques ou en ATU. Nous rapportons les principales caractéristiques des PPID survenant chez des patients traités par ICI avec pour objectif la description clinique, l’analyse des patterns radiologiques (avec une double relecture par des radiologues et des pneumologues expérimentés) et la description des stratégies thérapeutiques.
Résultats |
Nous avons identifié 64 patients atteints de PPID, dont 48 cancers bronchiques non à petites cellules et 13 mélanomes. Les patients avaient principalement reçu un anti-PD1. La PPID était diagnostiquée principalement chez des hommes tabagiques sevrés ou actifs avec un âge moyen de 59 ans. Nous avons observé des PPID de grade 2/3 (n=43, 67,2 %) mais aussi de grade 5 (n=6, 9,4 %). Le délai médian de survenue de la PPID après l’introduction de l’immunothérapie était de 2,2 mois [0,1 à 27,4]. La lésion la plus fréquente était le verre dépoli (n=54, 84,4 %), suivie de la condensation (n=30, 46,9 %), des réticulations (n=20, 31,2 %) et des bronchiectasies de traction dans (n=13, 20,3 %) Les patterns les plus représentés étaient la PO et la NSIP. Le lavage bronchoalvéolaire (LBA), réalisé dans 53 % des cas montrait une alvéolite lymphocytaire T. Les biopsies transbronchiques montraient une infiltration inflammatoire lymphocytaire. Le traitement comprenait des corticostéroïdes et/ou des antibiotiques. L’immunothérapie était arrêtée dans 76,5 % et réintroduite pour 6,4 %.
Conclusion |
Nos résultats montrent que les atteintes interstitielles pulmonaires liées aux ICI, surviennent généralement au cours des premiers mois de traitement sous différents patterns radiologiques. Devant l’absence de facteur de risque clairement identifié les oncologues doivent pouvoir diagnostiquer (à l’aide d’un TDM et du LBA) et traiter cet événement indésirable. Une prise en charge précoce est généralement associée à une évolution favorable et nécessite une collaboration entre pneumologues, radiologues et oncologues.
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