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Dénutrition sévère et cancer bronchopulmonaire, le poids seul facteur pronostic ? - 31/01/18

Doi : 10.1016/j.rmr.2017.10.246 
T. Pierret 1, , E. Fontaine 2, M. Giaj-Levra 1, L. Ferrer 1, D. Moro-Sibilot 1, A.C. Toffart 1
1 Pôle thorax et vaisseaux (pneumologie) CHU de Grenoble-Alpes, Grenoble, France 
2 Unité de nutrition artificielle CHU de Grenoble-Alpes, Grenoble, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La dénutrition sévère est présente au diagnostic chez 18 % des patients atteints d’un cancer bronchopulmonaire (CBP) [1]. Une prise en charge nutritionnelle est à discuter de façon systématique et le recours à la nutrition artificielle (NA) est fortement recommandé. L’objectif de cette étude est d’identifier des facteurs pronostiques chez des patients atteints d’un CBP bénéficiant d’une nutrition artificielle.

Méthodes

Dans cette étude rétrospective, tous les patients suivis en oncologie thoracique au CHU Grenoble Alpes ayant bénéficié à domicile d’une NA entre 11/2008 et 11/2016 ont été inclus. Les survies ont été estimées selon la méthode de Kaplan–Meier et comparées par un test du log-rank.

Résultats

Cinquante-quatre patients ont été inclus. Vingt-six (48 %) patients ont bénéficié d’une nutrition entérale par une sonde nasogastrique (SNG), 24 (44 %) par une gastrostomie (n=17 avec une SNG préalable) et 4 (7 %) par une nutrition parentérale exclusive. Les patients avaient un âge médian de 66 ans [interquartiles (IQ), 59–71], 46 (87 %) avaient une maladie métastatique et 34 (63 %) une performance status entre 0 et 2. Les 3/4 des patients étaient en début de prise en charge du cancer : 13 (24 %) n’avaient reçu aucun traitement et 27 (50 %) 1 seule ligne. À l’instauration de la NA, les patients avaient en médiane perdue 18 % [IQ, 12–22] de leur poids de base et 9 % [IQ, 0–12] de leur poids au diagnostic du cancer. La survie médiane des patients à partir de la mise en place de la NA était de 106jours [IQ, 57–245]. Le seul facteur associé à la survie était la prise de poids avec une médiane de survie de 176jours [IQ, 102–563] contre 88jours [IQ, 40–140] pour ceux qui n’en avaient pas pris (p=3x10−3). Aucun facteur clinique ou biologique (dont la CRP) à l’initiation de la NA n’était associé au pronostic des patients (Fig. 1).

Conclusion

Cette cohorte montre que la mise en place de la NA se fait le plus souvent au début de la prise en charge du cancer mais à un stade de dénutrition déjà sévère. Le seul facteur pronostic chez ces patients sous NA est la prise de poids. Aucun élément disponible avant l’initiation de la nutrition n’est associée à la survie. Une analyse cas-témoin à partir d’une cohorte de patients sans NA est en cours pour évaluer l’impact de la NA sur le pronostic de ces patients (résultats disponibles fin 2017).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 35 - N° S

P. A113 - janvier 2018 Retour au numéro
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